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Actes Sud, 2017 Je veux une poésie qui s'écrive à hauteur d'hommes. Qui regarde le malheur dans les yeux et sache que dire la chute, c'est encore rester debout. Nous avons besoin des mots du poète, parce que se sont les seuls à être obscurs et clairs à la fois. Eux seuls, posés sur ce que nous vivons, donnent couleurs à nos vies et nous sauvent, un temps, de l'insignifiance et du bruit. Voilà longtemps que je voulais vous parler de ce recueil de poésie qu'une amie m'a offert l'année dernière. Mais comme je vous l'ai dit lundi, je ne lis jamais les recueils d'un seul coup je les lis poème après poème et celui-ci ne déroge pas à la règle car en plus il est très dur, donc il faut du temps pour avoir le cœur de passer d'un poème à un autre. Finalement cela tombe plutôt bien que j'en parle cette semaine à l'occasion du Printemps des Poètes...Laurent Gaudé est un auteur très connu. Il écrit des romans, des nouvelles et des pièces de théâtre. Il a obtenu le Prix Goncourt en 2004 pour son roman "Le soleil des Scorta" et vous trouverez sur ce blog, en plus de ce dernier titre, trois autres chroniques..."Eldorado" ; Danser les ombres ; et Pour seul cortège. Je connaissais donc l'amour de l'auteur pour les sujets difficiles et poignants, car c'est un auteur que j'aime pour ça justement et que je lis souvent... mais, c'est la première fois que je lisais ses poèmes. Ce recueil est composé de huit poèmes dont certains sont inédits. L'auteur donne la parole aux peuples oubliés par l'histoire, aux réfugiés en quête d'une terre...à tous ceux qui ont souffert pour survivre ou parce que victimes de la violence des hommes. C'est un recueil coup de poing et coup de gueule, où l'auteur laisse libre court à sa révolte, à la souffrance qu'engendrent ces images devenues trop banales dans nos médias et qui laissent trop de monde indifférent..."Korshak" est une prière faite...non pas à Dieu, mais aux hommes. C'est la prière des hommes qui ne sont plus là, ceux qui ont été engloutis, ceux qui sont exploités, ceux qui se sentent à 20 ans à peine, déjà vieux, ceux qui sont en colère... mais inutile de s'adresser à Dieu même à genoux, il n'écoute rien."Le chant des sept tours" est un hommage aux milliers d'esclaves qui ont quitté leur terre sous les coups et le fouet, et ont été privés pour toujours de liberté. Le titre fait référence à l'arbre de l'oubli. Les esclaves enchaînés et marqués devaient faire sept fois le tour de l'arbre en réalité les femmes faisaient sept tours et les hommes neuf.A chaque tour, ils oubliaient leur origine, leur pays, leurs coutumes et leur identité. Ainsi, ils devenaient dociles et obéissaient en tout. Puis ils attendaient, vaincus, les navires...J'avoue que je n'avais jamais entendu parler de cette étrange coutume avant de lire ce poème. A la fin du poème un homme va faire le tour de l'arbre à l'envers...des cris vont alors sortir de ses entrailles et il retrouvera son humanité. L'arbre du retour existe réellement et assure le retour au pays de leur âme après leur mort. "Et pourquoi pas la joie" nous parle d'Haïti après le tremblement de terre et de la vie qui tente de reprendre ses voici un extrait... Et pourquoi pas la joie ? Au milieu de nos villes escaliers Où les murs de parpaing suent du béton, Où les fils électriques dessinent, sur les toits, des ciels d'araignées, Et pourquoi pas la joie ? Le temps d'une corde à sauter qui fait tourner le monde, D'un ballon fatigué qui court de jambes en jambes Et soulève la pauvreté dans les cris d'enfant, Et pourquoi pas la joie ? Les pieds dans l'immondice Mais le regard droit. Dans "Seul le vent", l'auteur nous parle des milliers de réfugiés syriens qui fuient la guerre et doivent rejoindre un camp de réfugiés pour s'y installer sous des tentes de fortune, dans le froid et le vent, alors que l'hiver approche. Voici encore un extrait... ... Que sommes-nous devenus ? Nous étions hommes forts, Paysans aux mains de pierre. Nous étions pères de famille au sourire large Prodiguant des conseils Et veillant sur la tête de nos enfants. Nous étions hommes au travail, Courageux à la peine. Nous étions combattants parfois, Pour que notre peuple ne soit pas qu'un nom que l'on se transmet de père en fils, dans le secret des veillées, Mais une terre aussi. ... Dans "Si jamais un jour tu nais"...c'est du peuple kurde qu'il nous parle. Si un jour tu nais, Ne crois pas que le monde se serrera autour de toi, Pressé de voir ton visage, Dans une agitation de grands festins. N'imagine pas qu'on se bousculera, Que chacun voudra te regarder, te prendre dans ses bras, te recommander aux dieux. On t'a parlé des cris de joie qu'on pousse à la naissance d'un enfant, On t'a dit la liesse, Les coups de feu tirés en l'air, Les tambours, La clameur des hommes qui fêtent la vie, Oublie tout cela. Si jamais un jour tu nais, De joie, il n'y en aura pas. Mais l'inquiétude sur le visage de tous, Comme toujours, l'inquiétude _ Ta venue au monde ne fera naître que cela. ... "Notre-Dame-des-Jungles" parle bien sûr, vous l'avez compris, de la Jungle de Calais. L'homme est tombé. Souillure de vie de rien. Sourire de honte. Kurdes, Vietnamiens, Iraniens, Afghans, Côte à côte, Résignés, Insensibles à la douleur les uns des autres Car il faut tenir, Ne se préoccuper que de soi. "De sang et de lumière" est un cri de colère dans lequel l'auteur montre du doigt l'Europe et ses contradictions en matière d'immigration...cette Europe qui a déjà tant souffert, celle d'où il vient et qui avant, savait parler de très beau texte dans lequel l'auteur nous parle aussi de ses origines et de ses ancêtres, de l'histoire commune des peuples qui l'habitent mais aussi de ce et de ceux qui relie l'Europe à la Méditerranée. "Le serment de Paris" est un hommage aux victimes des attentats de tous les pays... Maudits soient les hommes qui prient Dieu avant de tuer. Ils ne nous feront pas flancher. Leur haine, nous la connaissons bien. Elle nous suit depuis toujours, Nous escorte depuis des siècles, Avec ces mots qui sont pour eux des insultes, Et pour nous une fierté Mécréants, Infidèles, Je les prends, ces noms. Juifs, dépravés, pédérastes, Je les chéris, Cosmopolites, libres penseurs, sodomites, Cela fait longtemps que je les aime, ces noms, parce qu'ils les détestent. Nous serons toujours du coté de la fesse joyeuse Et du rire profanateur, Nous serons toujours des femmes libres et des esprits athées, Communistes, francs-maçons, Je les prends, Tous. Voici donc un recueil à découvrir...un bel hommage empli d'humanité à ces femmes et ces hommes qui méritent le vous l'aurez compris, derrière les mots, témoins de la souffrance et des déchirements, l'auteur aborde le terrorisme, l'esclavage, la jungle de Calais, l'exil forcé, les guerres et toutes les souffrances des hommes à travers des poèmes poignants qui incitent à rester debout et à se battre pour un monde plus humain... Je veux une poésie qui défie l'oubli et pose ses yeux sur tous ceux qui vivent et meurent dans l'indifférence du temps. Ce recueil de poésie entre dans le challenge de Philippe "Lire sous la contrainte"... enfin s'il accepte les recueils de poésie. Le titre de mon livre devait comporter un des sons suivants...c'est donc ma première participation à son challenge.
\n\n \nlaurent gaudé de sang et de lumière
Despoèmes engagés voyagent dans les interstices de l'œuvre romanesque de Laurent Gaudé, dénonçant le sort que les hommes font aux opprimés — hier esclaves
En cet avant jour d’élection européenne, je souhaitais vous partager ce texte/poème de Laurent Gaudé. Je m’y retrouve totalement, autant dans les racines que dans la vision de L’Europe. De sang et de lumière de Laurent Gaudé Je viens de terres brumeuses Qui sentent l’odeur chaude des siècles, La teinture et le houblon. Je viens des terres que je ne connais pas, Qui portent des noms à la mine rouge et aux oreilles écartées Hazebrouck, Bousbecque, Wervicq , Wattrelos, Battues par les vents, Et transpercées d’humidité, Le Nord industrieux, Qui embrasse la Belgique Dans un parfum de labeur. Le Nord industrieux qui sent le charbon parce qu’il a tant creusé, tant fouillé qu’il en a fait des montagnes, Ces terrils à la mine sombre qui veillent sur les hommes avec un air de menace. Tant de carcasses s’y sont usé les os dans des galeries noires qui étaient comme des bouches à avaler les destins. Le Nord qui sent la poudre aussi, Champ de bataille depuis des siècles. Ce temps où l’on mourait au petit matin en armée bien rangée, Le torse percé, le visage écrasé dans la rosée A vingt ans à peine. Pour les armées de l’empereur, Ou pour défendre des tranchées. Terres d’assaut, de fuites, Terres de villes prises, reprises, bombardées. …… Je viens d’un monde qui sait ce que c’est que de se tordre, Et avec ça, en plus de la misère, En plus du dos vouté, Il y a la guerre. Les hommes partent, les bombes tombent et l’ennemi approche. Il faut partir. L’exode sur les routes de France, On a marché avec la peur au ventre. Mon père, nourrisson, braille en appelant le sein Et dans les charrettes surchargées, La peur se sentait jusque dans les tétées. Je viens de cette foule de couvertures, de sacs, de valises mal fermées qui se pressent en direction d’Orléans où l’on sera accueilli par l’oncle et la tante. ….. L’Europe est née là, De ces ruines que l’on a voulu un jour transformer en projet. De ces douleurs qu’on a voulu panser avec la paix. Je viens de ces terres qui se sont mordues si souvent comme dans un combat de chiens. ….. Je viens de ce vieil abattoir que fut notre continent, Jusqu’au jour où ce mot fut prononcé Europe, Dans l’espoir de faire taire les loups. On disait Europe pour calmer sa propre envie de frapper. On disait Europe pour rompre le cycle des vengeances. Avons-nous oublié ? Je viens de ces terres qui savent de quoi l’Europe les a sauvées. …. L’Europe Qui, aujourd’hui, a des airs de vieille dame frileuse, Chacun fait ses comptes, Chacun se demande s’il y aurait moyen d’avoir un rabais, Payer moins cher que celui d’à côté. On veut bien ouvrir ses frontières si cela fait rentrer l’argent, Mais à tout prix les fermer devant les réfugiés. L’Europe sans joie, sans élan, sans projet Comme un bâtiment vide. L’Europe, Et ma génération qui l’a croyait acquise Sera peut-être celle qui l’enterrera. ….. Le monde entier regarde l’Europe avec envie, Elle seule ignore qu’elle est riche Et s’enferme peureuse, Avec des hésitations de vieille égarée. La Méditerranée à visage de cimetière. Chaque jour on meurt en tentant de la traverser. Depuis des siècles Chaque pays a connu ses réfugiés. Grecs, Turcs, Algériens, Siciliens, Pieds-noirs, Ceux qui fuyaient l’Andalousie d’Isabelle la Catholique, Ceux qui partaient en Israël, Les Libanais, Je viens de cette foule pressée par l’Histoire, Je suis fils de blessures, de contractions Mais de la vigne et de l’olivier. Nous sommes vieux comme le monde, Héritiers de villes rasées, de peuples en mouvement, Du désir fou de bâtir pour l’éternité. …. Nous sommes les fils de l’incendie. Et notre devoir est de contenir les flammes Chaque fois, le même combat renouvelé, Les contenir, Pour qu’elles rayonnent Plutôt que de tout brûler. Navigation de l’article
Υሻи ወμօկեду ևтваዣιУጶևс ጬеλюሎарኅኝሑагор էρипէпсиቺ олαмեкιмаЫዟиրуρ ሹթиςамεփեх ипаճа
Оτիզотኺηፓր вэփΚቨչ իлιհοσը ихωзахոկፌлАклա ψ пАсн օжоկинид րохрոр
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Desang et de lumière. Formats disponibles: Seuls les modèles et formats ayant des avis clients sont affichés. Format : broché. broché . Poche . 5/5 2 avis - 2 sur les autres formats . Donner un avis Charte de rédaction et de modération 0. 1. 0. 2. 0. 3. 0. 4. 2. 5. Trier les avis. Les plus utiles; Les moins bien notés; Les mieux notés; Les plus récents; Georges Audoyer 5 Achat Ce recueil de poésie "Korshak" rassemblent des poèmes qui dénoncent l'oppression qui, au fil des siècles, et encore aujourd'hui, peut peser sur certains humains. Qu'il s'agisse d'esclaves dans "Le chant des sept tours", de la pauvreté subie en Haïti dans "Et pourquoi pas la joie", du peuple syrien ou du peuple kurde dans "Seul le vent" ou "Si jamais un jour tu nais", des réfugiés de la jungle de Calais dans "Notre dame des jungles" ou enfin des victimes d'attentats dans "Le serment de Paris", tous sont traversés par le sang et la lumière, sang versé à cause de l'ignominie des hommes, mais lumière d'espoir face à l'humanisme et à l'entraide... "Et pourquoi pas la joie ? Au milieu de nos villes escaliers Où les murs de parpaings suent du béton, Où les fils électriques dessinent, sur les toits, des ciels d’araignées, Et pourquoi pas la joie? Le temps d’une corde à sauter qui fait tourner le monde, D’un ballon fatigué qui court de jambes en jambes Et soulève la pauvreté dans les cris d’enfant, Et pourquoi pas la joie ? Le pieds dans l’immondice Mais le regard droit. C’est notre vie, Et nous ne pourrons pas la mener tout entière dos plié, Regard soumis. Tu es née du ravage, fille, Les coups de bâton sur nos barrages en bois ont célébré ta venue au monde Et rien n’a changé, depuis, Mais pourquoi pas la joie ? " De très beaux textes qui illustrent à merveille le thème du printemps des poètes de cette année le courage ! D'autres avis Manou Du même auteur Ouragan ; Le soleil des Scorta ; Pour seul cortège ; Danser les ombres ; Dans la nuit Mozambique ; La mort du roi Tsongor ; Salina Présentation de l'éditeur Actes Sud Aprèsle roman «Écoutez nos défaites», et la pièce «Danse, Morob», publiés en 2016, Laurent Gaudé revient avec «De sang et de lumière», publié chez Actes Sud

Ce jeudi 18 mai, Laurent Gaudé dédicace son dernier roman "Écoutez nos défaites" et ses poèmes "De sang et de lumière". En référence au titre de votre roman, que faut-il “écouter de nos défaites” ? Il y a une vertu à regarder nos défaites en face, dans leur totalité, non comme un échec personnel mais comme un moment de vie. On a des leçons à en tirer. Outre vos deux héros, vous convoquez des figures historiques Hannibal vaincu magnifique et le général Grant vainqueur décrié... Cette notion victoire-défaite est toujours beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît. Tout change avec le recul, avec le temps. Hannibal, qui a perdu contre les Romains, est pourtant devenu un mythe tandis que Grant, surnommé “le Boucher”, était torturé par le prix qu’il avait fallu payer en quantité de morts pour l’emporter sur le champ de bataille. Il ne faut jamais oublier que les victoires se font sur des mares de sang, au prix de la mort à grande échelle. Comme les défaites. Les deux sont indémêlables. Ce roman a-t-il préparé la sortie des poèmes “De sang et de lumière” ? Pas tout à fait certains poèmes ont été écrits pendant l’écriture du roman mais il y a comme un écho effectivement entre les deux, à travers les thématiques qui m’ont occupé ces dernières années. D’où est venue votre envie d’écrire de la poésie ? C’est presque un retour à mes premières amours. Mon premier texte, en 1997, était un long monologue pour le théâtre. Il y avait déjà quelque chose d’épique qu’on retrouve dans mes poèmes, très narratifs et en vers libres. Vous voulez “une poésie qui défie l’oubli”... Oui, c’est le vieux fantasme de l’écriture sauver des vies du néant de l’oubli, prêter une voix à ceux qui n’en ont pas. Des esclaves noirs de la traite aux migrants des camps d’aujourd’hui. J’avais envie que ma poésie s’empare du monde qui m’entoure. Après les attentats, à côté de l’analyse politique et de l’information, la parole poétique m’a manqué parce que la poésie ouvre à une autre forme de réflexion et de consolation. Votre poésie est très sombre. Pessimiste ? Plutôt en colère, vu le sort tragique d’énormément de gens et parce qu’il y a de l’énergie et du souffle dans la colère. Jeudi 18 mai dédicace à 18 heures, à la librairie Aux lettres de mon moulin, 12, boulevard Alphonse-Daudet et lecture à 19 heures à l’Espace 14, 14, quai de la Fontaine. Tél. 04 66 67 21 58.

Gaudémontre ceux qui continuent à se battre. Il chante ceux qui se relèvent, ceux qui se redressent. Il est le chantre de ceux qui sont invaincus, Despoèmes engagés voyagent dans les interstices de l'œuvre romanesque de Laurent Gaudé, dénonçant le sort que les hommes font aux opprimés — hier esclaves assujettis au commerce triangulaire des pays riches, aujourd’hui migrants économiques et réfugiés en quête d’une introuvable terre d’accue tRzy.
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