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Cucu la Praline T10 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline Ă  Paris Roman IllustrĂ© Paru le 12 Mars 2020 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782075140737Prix public 6,70 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur MĂ©mĂ© nous a posĂ© un lapin au dĂ©jeuner ! ... Suite ... Cucu la Praline T7 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline n'a pas Froid aux Yeux Roman IllustrĂ© Paru le 12 Mars 2020 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782075140683Prix public 6,70 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur Le camping des Langoustines, c'est le ... Suite ... Cucu la Praline T11 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline au Sommet Roman IllustrĂ© Paru le 04 Avril 2019 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782075106849Prix public 6,80 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur C'est la cata ! Mon karaokĂ© chĂ©ri est en ... Suite ... Cucu la Praline T4 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline se DĂ©chaĂźne Roman IllustrĂ© Paru le 14 FĂ©vrier 2019 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782075119191Prix public 6,70 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur Comment faire signer ma dictĂ©e pimentĂ©e ... Suite ... 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Cucu la Praline T1 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline Roman IllustrĂ© Paru le 07 Juin 2018 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782075103435Prix public 6,70 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur Moi, AngĂšle Chambar, j'adore m'habiller ... Suite ... Cucu la Praline T9 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline Gagne le Gros Lot Roman IllustrĂ© Paru le 08 Avril 2016 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782070588299Prix public 6,70 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur Ce n'est pas parce que j'ai mis ... Suite ... Cucu la Praline T8 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline fait son Cirque Roman IllustrĂ© Paru le 03 Septembre 2015 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782070666898Prix public 6,70 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur Un cirque s'est installĂ© Ă  Rigoville. ... Suite ... Cucu la Praline T6 Roman Jeunesse de la SĂ©rie Cucu la Praline Titre Cucu la Praline mĂšne la Danse Roman IllustrĂ© Paru le 21 AoĂ»t 2014 Auteure Fanny Joly Illustration Ronan Badel Genre ComĂ©die Public 7/9 ans Editeur GALLIMARD JEUNESSE Collection FOLIO CADET EAN 9782070660346Prix public 6,70 € Ce qu'en dit l'Ă©diteur Moi, Cucu la praline, je suis super ... Suite ... IdĂ©alepour conserver la nourriture chaude pendant toute la durĂ©e du repas 2en1 Double assiette : une base chauffante (Ă  remplir d'eau chaude) et une assiette creuse. CapacitĂ© CapacitĂ© adaptĂ©e aux besoins des enfants. Le repas est prĂȘt ! DĂ©couvrez les avis de mamans sur l'assiette Garde au chaud de DBb assiette est parfaitement adaptĂ©e pour les premiers repas de votre bĂ©bĂ©. Pratique, elle garde les repas de bĂ©bĂ© au chaud grĂące Ă  sa rĂ©serve d'eau chaude et ludique, elle est en plastique blanc pour le fond de l'assiette et transparent pour le disponibles bleu, rose, vert ou SON AVISNoteDate TrĂšs bon produit, pratique le couvercle et les couverts adaptĂ©s Ă  bĂ©bĂ©. 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J’ai rĂ©digĂ© ce texte pour prĂ©parer une intervention sur le thĂšme de l’eau du rĂ©seau permaculture Rwanda. Ses chapitres composent un Ă©tat de l’art des connaissances actuelles sur les cycles de l’eau. Les rĂ©sultats des recherches les plus rĂ©centes confirment un savoir ancien, mais trop souvent oubliĂ© les relations entre l’eau, les plantes et la vie du sol sont non seulement Ă©troites, mais consubstantielles. Ils dĂ©montrent Ă©galement la justesse d’un proverbe africain qui Ă©nonce La diffĂ©rence entre le dĂ©sert et jardin ce n’est pas l’eau, c’est l’Homme ». L’humain a créé et continue de gĂ©nĂ©rer la majoritĂ© des dĂ©serts par sa maladresse, son ignorance et son hubris. Mais, la bonne nouvelle est que si l’humain a pu faire une partie de la terre un enfer dĂ©sertĂ© par l’eau, de nombreuses expĂ©riences montrent qu’il peut aussi contribuer Ă  en faire un Éden en apprenant Ă  cultiver l’eau. L’eau, la vie et aussi la mort se cultivent, Ă  nous choisir. Cultiver l’eau pour restaurer les sols et le climat Il nous faut apprendre Ă  rĂ©colter le soleil et cultiver l’eau. La Vie est Belle » HervĂ© Coves Sommaire Émergence du concept de cycle de l’eau ReprĂ©sentations actuelles des cycles de l’eau L’arbre, les forĂȘts et les pluies Le phĂ©nomĂšne de pompe biotique » Rios voadores les riviĂšres volantes Réévaluer le rĂŽle des plantes dans la comprĂ©hension des cycles de l’eau Cycle hydrologique complet et demi-cycle hydrologique Voies mĂ©connues du cycle de l’eau Voie de la condensation Voie de la photosynthĂšse Voie racinaire L’eau se cultive Faire du sol une Ă©ponge La propriĂ©tĂ© d’un sol vivant est de retenir l’eau sans perdre sa structure L’eau crĂ©e la vie et circule avec la vie Les arbres assurent le lien entre surface du sol et eaux souterraines Les sols nus sont exposĂ©s Ă  l’érosion hydrique Sans eau pas de plantes Sans plantes pas d’eau Quand arroser et fertiliser affaibli les plantes L’irrigation par l’eau des nappes phrĂ©atiques n’est pas la solution Les problĂ©matiques du manque et de l’excĂšs d’eau doivent ĂȘtre traitĂ©es conjointement L’eau est-elle la grande oubliĂ©e de l’analyse du changement climatique et de ses effets ? Impacts des modes d’occupation et de gestion des sols sur le rĂ©chauffement climatique » Changer de paradigme PlanĂšte verte » versus planĂšte dĂ©sertique » La diffĂ©rence entre dĂ©sert et jardin ce n’est pas l’eau, c’est l’Homme Émergence du concept de cycle de l’eau Les premiĂšres rĂ©flexions chinoises sur le cycle de l’eau remontent au IXe avant l’ùre chrĂ©tienne. Le Livre des Odes » composĂ© entre le IXe et le Ve siĂšcle avant mentionne que la pluie et la neige sont interchangeables et deviennent du grĂ©sil par une premiĂšre condensation rapide ». Le concept dynamique du cycle hydrologique a Ă©tĂ© reconnu pour la premiĂšre fois vers la fin du IVe siĂšcle avant l’ùre chrĂ©tienne. À cette pĂ©riode Fan Li 536-448 BC Ă©crivait le vent est le chi force mobile du ciel, et la pluie est le chi du sol. Le vent souffle selon la pĂ©riode de l’annĂ©e et la pluie tombe Ă  cause du vent. On peut dire que le chi du ciel se dĂ©place vers le bas tandis que le chi du sol se dĂ©place vers le haut. », puis Chuang Tzu c. 300-400 av. JC argumente N’est-ce pas les nuages qui s’agrĂšgent qui forment la pluie et la pluie qui s’évapore qui forme les nuages ? ». Environ deux cents ans plus tard, le TraitĂ© apocryphe sur la carte des riviĂšres » d’un auteur anonyme mentionne que l’eau sur les montagnes s’évapore pour devenir des nuages », et Shen Hsu dĂ©finit les nuages comme l’humiditĂ© Ă©vaporĂ©e des marais et des lacs ». Chuang Tzu mĂ©ditant devant une chute d’eau Entre le VIIe et le le Ier siĂšcle av. la littĂ©rature grecque relative aux composantes du cycle de l’eau est particuliĂšrement riche. Pas moins d’une trentaine d’auteurs, parmi lesquels des philosophes naturalistes, des poĂštes, des physiciens, des gĂ©ographes, etc. ont abordĂ© cette thĂ©matique. Au cours de ces siĂšcles, le cycle de l’eau a Ă©tĂ© progressivement interprĂ©tĂ© dans des termes assez proches des concepts modernes. Dans l’ouvrage Les MĂ©tĂ©orologiques, Aristote 384-322 BC formule sa reprĂ©sentation du cycle de l’eau ainsi Le soleil, en se dĂ©plaçant comme il le fait, dĂ©clenche des processus de changement, de devenir et de dĂ©composition, et par son intermĂ©diaire l’eau la plus fine et la plus douce est chaque jour transportĂ©e et se dissout en vapeur et s’élĂšve jusqu’à la rĂ©gion supĂ©rieure, oĂč elle est condensĂ©e Ă  nouveau par le froid et retourne ainsi Ă  la terre ». ReprĂ©sentations actuelles des cycles de l’eau Le schĂ©ma ci-dessous qui formalise le quasi-consensus de la communautĂ© scientifique des climatologues sur le cycle de l’eau donne une idĂ©e premiĂšre idĂ©e de l’importance de la vĂ©gĂ©tation dans la formation des prĂ©cipitations sur les continents. Sources Igor A. Shiklomanov, State Hydrological Institute de Saint-PĂ©tersbourg et UNESCO, 1999 ; Max Planck Institute for Meteorology, Hambourg, 1994 ; Freeze, Allen, John, Cherry, Groundwater, Prentice-Hall Engle wood Cliffs NJ, 1979. L’illustration ci-dessus schĂ©matise les diffĂ©rentes formes sous lesquelles l’eau circule au sein du cycle hydrologique. L’épaisseur des flĂšches proportionnelle aux volumes d’eau transportĂ©s permet de visualiser l’importance des flux. Les indications Ă©crites en rose foncĂ© indiquent le temps de rĂ©sidence et de renouvellement complet de l’eau. En rĂ©sumĂ©, selon ce schĂ©ma repris notamment par le GIEC ‱ il pleut plus au-dessus des ocĂ©ans qu’au-dessus des terres ‱ 90 % de l’eau qui s’évaporent au-dessus des ocĂ©ans et des mers retournent directement dans les ocĂ©ans par le biais des prĂ©cipitations, seuls 10 % de cette eau tombent sur les terres. ‱ plus de la moitiĂ© des prĂ©cipitations sur les continents provient de l’évapotranspiration des plantes et des sols qui compensent l’ariditĂ© plus importante des reliefs. ‱ environ 35 % du volume d’eau formĂ© sur les continents sont renvoyĂ©s dans les ocĂ©ans sous forme de ruissellement des riviĂšres, des eaux souterraines et des glaciers ‱ une partie considĂ©rable du dĂ©bit des riviĂšres et de la percolation des eaux souterraines n’atteint donc jamais l’ocĂ©an, car elle s’est Ă©vaporĂ©e dans des zones de ruissellement interne ou dans des bassins intĂ©rieurs dĂ©pourvus d’exutoire vers l’ocĂ©an. Cependant, certaines eaux souterraines qui contournent les rĂ©seaux fluviaux atteignent les ocĂ©ans. L’eau douce est la seule qui peut ĂȘtre utilisĂ©e par la nature. Il s’agit de l’eau qu’on retrouve dans les riviĂšres, dans les lacs, les glaciers, les sols humides. Cette eau-lĂ  qui est prĂ©cieuse pour l’ensemble de la vie terrestre n’est qu’une infime partie du total des eaux du globe. SchĂ©matiquement sur 100 % d’eau de notre planĂšte bleue 97 % sont dans les ocĂ©ans 2 % sont dans les glaces de l’Antarctique, du Groenland... 1,1 % sont des eaux souterraines L’eau des riviĂšres et des sols ne reprĂ©sente que 0,00012 % des eaux de la planĂšte. C’est donc une part infime, et c’est la seule qui est accessible Ă  l’homme. Cette eau ne peut nous arriver que par la pluie. Quand il pleut, les deux tiers des prĂ©cipitations partent tout de suite dans l’atmosphĂšre par Ă©vaporation et sur le tiers restant 20 % vont rejoindre les riviĂšres par ruissellement et il n’y a que 9 % des eaux de pluie qui s’infiltrent et peuvent rejoindre les eaux souterraines que l’homme capte aujourd’hui de maniĂšre intensive. En fait, le taux d’infiltration des pluies dans les sols est trĂšs variable il est maximal dans les forĂȘts, minimal dans les zones oĂč le sol est mis Ă  nu et travaillĂ©, et il est quasi nul dans les zones urbanisĂ©es oĂč la plupart des sols sont impermĂ©abilisĂ©s. L’arbre, les forĂȘts et les pluies Le schĂ©ma des cycles de l’eau vu plus haut indique que l’évapotranspiration de l’eau de pluie tombĂ©e sur les continents crĂ©e un cycle plus important que celui qui part des ocĂ©ans. Hors des zones ocĂ©anes, la pluie est surtout le produit de la transpiration et de l’émission de composĂ©s organiques volatiles par le couvert vĂ©gĂ©tal. Une terre sans forĂȘts produit bien moins de nuages et de prĂ©cipitations qu’une terre boisĂ©e. Ainsi, contrairement aux idĂ©es reçues, ce n’est pas parce qu’on manque d’eau qu’il n’y a plus de forĂȘts, mais c’est parce qu’il n’y a plus de forĂȘts que l’eau manque. Le phĂ©nomĂšne de pompe biotique » Deux scientifiques russes, Anastassia M. Makarieva et Victor G. Gorshkov ont proposĂ© une explication du lien entre couvert forestier et prĂ©cipitation en dĂ©montrant que la prĂ©sence de forĂȘts crĂ©e un phĂ©nomĂšne qu’il ont nommĂ© pompe biotique ». La pompe biotique est un mĂ©canisme par lequel les forĂȘts naturelles attirent l’humiditĂ© formĂ©e au-dessus des ocĂ©ans en orientant les vents vers l’intĂ©rieur des terres expliquent Gorshkov et Makarieva. Selon les auteurs de cette thĂ©orie, c’est l’évaporation et la condensation issue des forĂȘts, et non les diffĂ©rences de tempĂ©rature dans l’atmosphĂšre, qui sont Ă  l’origine des vents apportant des prĂ©cipitations au-dessus des continents. En gĂ©nĂ©rant une forte Ă©vaporation et une forte condensation, les forĂȘts crĂ©ent des zones de basse pression et le jeu des diffĂ©rences de pression atmosphĂ©rique attirent de l’air humide vers les zones boisĂ©es. Les schĂ©mas ci-dessous illustrent ce phĂ©nomĂšne Pour comprendre ce qu’ils reprĂ©sentent, il faut avoir Ă  l’esprit que le volume atmosphĂ©rique se rĂ©duit Ă  un rythme plus Ă©levĂ© dans les zones oĂč l’évaporation et la condensation – figurĂ©es par les flĂšches verticales – sont plus intenses. La basse pression qui en rĂ©sulte attire de l’air humide supplĂ©mentaire – figurĂ© par les flĂšches horizontales ouvertes – provenant de zones oĂč l’évaporation et la condensation sont plus faibles. Cela conduit Ă  un transfert net d’humiditĂ© atmosphĂ©rique vers les zones Ă  forte Ă©vaporation et condensation a En plein soleil, les forĂȘts maintiennent une Ă©vaporation plus Ă©levĂ©e que les ocĂ©ans et attirent donc l’air humide des ocĂ©ans. b Dans les dĂ©serts, l’évaporation est faible et l’air est attirĂ© vers les ocĂ©ans. c Dans les climats tempĂ©rĂ©s saisonniers, l’énergie solaire peut ĂȘtre insuffisante pour maintenir l’évaporation des forĂȘts Ă  des taux supĂ©rieurs Ă  ceux des ocĂ©ans pendant une saison sĂšche d’hiver, et les ocĂ©ans aspirent l’air des terres. Cependant, en Ă©tĂ©, les taux Ă©levĂ©s d’évaporation des forĂȘts sont rĂ©tablis comme dans le dessin a. d Avec la disparition des forĂȘts, l’évaporation nette sur les terres diminue et peut ĂȘtre insuffisante pour contrebalancer celle des ocĂ©ans l’air s’écoule vers la mer et les terres deviennent arides et incapables d’entretenir des forĂȘts. e Sur les continents humides, une couverture forestiĂšre continue maintenant une Ă©vaporation Ă©levĂ©e permet d’aspirer de grandes quantitĂ©s d’air humide depuis la cĂŽte. Non reprĂ©sentĂ© sur les diagrammes l’air sec revient Ă  des altitudes plus Ă©levĂ©es, des rĂ©gions plus humides aux rĂ©gions plus sĂšches, pour complĂ©ter le cycle, et le recyclage interne de la pluie contribue de maniĂšre significative aux modĂšles de prĂ©cipitations Ă  l’échelle continentale. Source Douglas Sheil, How Forests Attract Rain An Examination of a New Hypothesis », BioScience 59Apr 2009341-347AdaptĂ© des idĂ©es prĂ©sentĂ©es dans Makarieva AM, Gorshkov VG. 2007. Biotic pump of atmospheric moisture as driver of the hydrological cycle on land. Hydrology and Earth System Sciences 11 1013–1033 . Anastassia M. Makarieva et Victor G. Gorshkov expliquent le phĂ©nomĂšne de pompe biotique de la maniĂšre suivante La pompe biotique est un mĂ©canisme Ă  travers lequel les forĂȘts naturelles crĂ©ent et contrĂŽlent les vents allant de l’ocĂ©an vers les terres, apportant de l’humiditĂ© Ă  toutes les formes de vie terrestre. Les vents ont tendance Ă  souffler des zones de haute pression vers les zones de basse pression. Mais comment un systĂšme de basse pression se forme-t-il au-dessus des terres ? La pression de l’air dĂ©pend du nombre de molĂ©cules de gaz. Lorsque la vapeur d’eau se condense, elle disparaĂźt de la phase gazeuse ; le nombre de molĂ©cules de gaz diminue, et la pression de l’air chute. Ainsi, si l’on parvient Ă  maintenir un processus de condensation au-dessus des terres, celles-ci deviennent une zone de basse pression permanente. La vapeur d’eau prĂ©sente dans l’atmosphĂšre de la Terre possĂšde une propriĂ©tĂ© physique remarquable elle est instable vis-Ă -vis de la condensation. Si un volume d’air contenant une grande quantitĂ© de vapeur se retrouve poussĂ© vers le haut, l’air se refroidira Ă  tel point que la vapeur se condensera. À cause de cette instabilitĂ©, s’il existe une quantitĂ© suffisante de vapeur d’eau dans la partie infĂ©rieure et chaude de l’atmosphĂšre, une condensation aura lieu. Le feuillage et les branches d’un arbre possĂšdent une surface totale beaucoup plus grande que la projection de ce mĂȘme arbre sur le sol. Ainsi, l’évaporation issue d’une forĂȘt apporte plus de vapeur d’eau Ă  l’atmosphĂšre que l’évaporation provenant d’une surface d’eau ouverte de mĂȘme taille. Par consĂ©quent, la condensation se produit plus facilement au-dessus des forĂȘts qu’au-dessus des ocĂ©ans. Les forĂȘts, plutĂŽt que les ocĂ©ans, deviennent les zones de basse pression oĂč les vents humides convergent. Pour complĂ©ter le cycle, l’humiditĂ© retombe sur les terres sous forme de prĂ©cipitations puis retourne vers l’ocĂ©an sous forme d’écoulement dans les riviĂšres. » Entretien avec Anastassia M. Makarieva et Victor G. Gorshkov D’autres recherches ont montrĂ© qu’en Amazonie, par le phĂ©nomĂšne d’évapotranspiration la mĂȘme eau de pluie tombe jusqu’à six fois tous les cinq cents kilomĂštres plus loin vers l’Est avec les vents dominants. Les plantes crĂ©ent Ă©galement un autre cycle beaucoup plus petit Ă  des Ă©chelles de quatre Ă  cinq kilomĂštres. Ce cycle est liĂ© aux composĂ©s volatils Ă©mis par les arbres feuillus les rĂ©sineux n’en Ă©mettent pas et aux spores qui sont Ă©mises par les champignons Ă  certains moments particuliers. Les composĂ©s volatils des arbres et les spores des champignons vont servir de noyaux de condensation des nuages et la pluie qui en rĂ©sulte va tomber quatre Ă  cinq kilomĂštres plus loin. Un arbre est une Ă©norme surface qui envoie dans l’atmosphĂšre des tonnes de vapeur d’eau, ce qui est presque de sa fonction. Il y a une vingtaine d’annĂ©es, une Ă©quipe de chercheurs dont je faisais partie a travaillĂ© au Gabon et s’est aperçue que chaque espĂšce d’arbre Ă©mettait des molĂ©cules volatiles et spĂ©cifiques. Les Anglais ont appelĂ©, volatil organic compound » VOC ces molĂ©cules organiques qui partent dans l’atmosphĂšre. TrĂšs rĂ©cemment, un chercheur brĂ©silien, Antonio Nobre qui travaille au centre du bassin amazonien Ă  l’INPA Institut de Recherche sur l’Amazonie, a trouvĂ© le rĂŽle de ces Ă©missions. Il ne suffit pas que de la vapeur d’eau soit prĂ©sente dans l’atmosphĂšre pour qu’il pleuve. Il faut des germes autour desquels s’agglomĂšrent des molĂ©cules d’eau de plus en plus nombreuses, de sorte qu’elles finissent par former une goutte d’eau qui tombe. Ces germes peuvent ĂȘtre de la poussiĂšre mais il n’y en a pas au-dessus de la forĂȘt amazonienne. Ce sont alors les composĂ©s organiques volatiles qui servent de germes. Ces molĂ©cules Ă©mises par les arbres sont trĂšs variĂ©es, elles comportent de l’éthanol, du formaldĂ©hyde, divers enzymes, et une molĂ©cule assez dangereuse, le mĂ©thylmercaptan... Ainsi, non seulement les arbres envoient la vapeur d’eau dans l’atmosphĂšre, mais ils sont Ă©galement capables de contrĂŽler le retour de cette eau sous forme de pluie. Quand j’étais tout jeune chercheur en Afrique, je me rappelle avoir aperçu en pleine savane un nuage Ă  l’horizon. AprĂšs avoir mis le cap dans cette direction, nous avons dĂ©couvert une petite forĂȘt en dessous de ce nuage. Quelques hectares de forĂȘt suffisent pour qu’il pleuve. » Francis HallĂ© Dessin de Francis HallĂ© Dans les pĂ©riodes de fortes chaleurs, l’atmosphĂšre a beau ĂȘtre saturĂ©e d’humiditĂ©, il peut ne pas pleuvoir pour autant. Il faut que l’atmosphĂšre humide soit ensemencĂ©e de composĂ©s spĂ©cifiques pour qu’il pleuve. Quand un arbre souffre du manque d’eau, il ne peut comme les animaux se dĂ©placer vers une source d’eau. La forĂȘt pallie son immobilitĂ© en Ă©mettant les germes qui vont gĂ©nĂ©rer la pluie dont elle a besoin. Un grand nuage se forme alors dans l’air saturĂ© d’eau par la chaleur Ă  la place du ciel bleu qui va libĂ©rer de la pluie. Rios Voadores les riviĂšres volantes Antonio Nobre qui a Ă©lucidĂ© la fonction des Ă©missions de composĂ©s biogĂ©niques libĂ©rĂ©s par la forĂȘt amazonienne a Ă©galement dĂ©crit l’étonnant phĂ©nomĂšne des Rios Voadores, les riviĂšres volantes ». Ce scientifique brĂ©silien a choisi cette image poĂ©tique pour dĂ©crire les immenses masses d’eau en suspension qui s’écoulent dans les airs en se dĂ©plaçant sous l’effet des vents au-dessus de la forĂȘt amazonienne de l’ocĂ©an vers le continent, tout comme l’eau des riviĂšres se dĂ©place sous l’effet de la gravitĂ©. Ce phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© dĂ©couvert par le pilote GĂ©rard Moss en survolant l’Amazonie pour Ă©tudier le rĂ©seau hydrographique brĂ©silien. GĂ©rard Moss s’est associĂ© avec le Pr Antonio Nobre pour l’étudier dans le cadre du projet scientifique baptisĂ© Rios Voadores les riviĂšres volantes ». Il a ainsi pu ĂȘtre dĂ©montrĂ© que les responsables du phĂ©nomĂšne n’étaient autres que les arbres qui le provoquent par l’effet combinĂ© de l’évapotranspiration, de l’émission de composĂ©s biogĂ©niques volatils et des vents. Les riviĂšres volantes » sont une dĂ©clinaison du phĂ©nomĂšne de pompe biotique Ă©voquĂ© plus haut. RiviĂšres volantes flottant au-dessus de l’Amazonie De la mĂȘme façon que nous suons lorsqu’il fait chaud, les arbres se mettent Ă  transpirer lorsque le climat s’assĂšche. Ils expulsent de grandes quantitĂ©s de vapeur d’eau qui montent dans les airs, un peu comme des geysers verts », explique le Pr Nobre. Puis en s’élevant, ce gaz se met peu Ă  peu Ă  refroidir jusqu’à se condenser et former des gouttelettes. Cette transformation provoque une chute de la pression atmosphĂ©rique au-dessus de la forĂȘt et un effet de succion qui attirent l’air situĂ© au-dessus de l’ocĂ©an voisin vers le continent. Un air chargĂ© d’humiditĂ©. Ce processus est tellement efficace qu’il arrive Ă  tirer cet air humide sur des milliers de kilomĂštres jusqu’à l’intĂ©rieur des grands continents comme l’AmĂ©rique du Sud. Tout au long de sa trajectoire, la vapeur d’eau se recycle au-dessus de la forĂȘt, en gĂ©nĂ©rant des pluies et en captant la transpiration des arbres. Puis en progressant vers le reste du continent et en quittant la forĂȘt, elle provoque des prĂ©cipitations, alimentant en eau des zones qui, sans ce phĂ©nomĂšne, seraient bien plus sĂšches. » Donato Nobre L’existence des riviĂšres volantes et le phĂ©nomĂšne de pompe biotique prĂ©sentĂ© plus haut rĂ©pondent Ă  plusieurs mystĂšres qui intriguaient les chercheurs depuis longtemps. Le BrĂ©sil est positionnĂ© entre l’équateur et une latitude de 30°S. Une zone qui, sur tous les autres continents, est caractĂ©risĂ©e par la prĂ©sence de dĂ©serts comme celui du Sahara et un climat plutĂŽt aride et sec. Or, le BrĂ©sil est loin d’ĂȘtre un dĂ©sert, il est mĂȘme exceptionnellement riche en eau. Cette particularitĂ© s’explique notamment grĂące Ă  l’attraction de l’air humide et aux riviĂšres volantes gĂ©nĂ©rĂ©es par les arbres de la forĂȘt amazonienne qui dĂ©versent leur humiditĂ© sur toute la rĂ©gion, jusqu’en Bolivie, au Paraguay et jusqu’à Sao Paulo dans le sud du BrĂ©sil. Ces masses d’eau aĂ©riennes reprĂ©sentent une clĂ© pour comprendre pourquoi certaines rĂ©gions agricoles dont le couvert forestier a Ă©tĂ© dĂ©vastĂ© sont bien moins arrosĂ©es bien qu’elles soient situĂ©es Ă  moins de mille kilomĂštres de l’ocĂ©an, quand des zones bien plus Ă©loignĂ©es mais dont les forĂȘts ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©es sont plus humides et parviennent Ă  obtenir des rendements agricoles bien plus Ă©levĂ©s. Il y a ans, lorsque le Sahara Ă©tait luxuriant, les vents soufflaient de l’ocĂ©an vers l’intĂ©rieur des terres. Avec la dĂ©sertification du continent, vraisemblablement d’origine humaine, la direction des vents s’est inversĂ©e. Peintures rupestre de poissons au Sahara Une hypothĂšse mĂ©rite donc d’ĂȘtre posĂ©e un design global intelligent Ă  l’échelle d’une rĂ©gion d’un pays ou d’un continent consisterait Ă  Ă©tendre ou recrĂ©er des forĂȘts de feuillus d’essence locales rĂ©guliĂšrement espacĂ©es pour restaurer les conditions d’une meilleures pluviomĂ©trie. Cette rĂ©gulation serait non seulement plus importante dans les zones les plus chaudes actuellement aride mais aussi plus efficace, car une des lois de la thermodynamique Ă©nonce que la quantitĂ© d’eau contenue dans un gaz est corrĂ©lĂ©e Ă  sa tempĂ©rature. Ainsi plus l’air est chaud plus il peut contenir d’humiditĂ©, mais il faut des forĂȘts pour que cette humiditĂ© se transforme en prĂ©cipitations. Réévaluer le rĂŽle des plantes dans la comprĂ©hension des cycles de l’eau L’intuition de l’influence des arbres sur le rĂ©gime des pluies et des liens entre perturbations du cycle de l’eau, perte des sols et de leur fertilitĂ© et dĂ©boisements est ancienne. C’est du moins ce que suggĂšre l’extrait suivant du dialogue rĂ©digĂ© il y quelque 2500 ans par Platon, qui dĂ©plore la dĂ©gradation des paysages de l’Attique. L’Attique d’aujourd’hui ne peut plus ĂȘtre dĂ©crite que comme une relique de la terre originelle. La qualitĂ© du y sol Ă©tait sans Ă©gale, en sorte que le pays pouvait nourrir une nombreuse armĂ©e exempte des travaux de la terre [...] en ce temps-lĂ , Ă  la qualitĂ© de ses produits se joignait une prodigieuse abondance. [...] Depuis ce temps-lĂ , le sol qui s’écoule des hauteurs en ces temps de dĂ©sastre ne dĂ©pose pas, comme dans les autres pays, de sĂ©diment notable et, s’écoulant toujours sur le pourtour du pays, disparaĂźt dans la profondeur des flots. Aussi comme il est arrivĂ© dans les petites Ăźles, ce qui reste Ă  prĂ©sent, comparĂ© Ă  ce qui existait alors, ressemble Ă  un corps dĂ©charnĂ© par la maladie. Tout ce qu’il y avait de terre grasse et molle s’est Ă©coulĂ© et il ne reste plus que la carcasse nue du pays. Mais, en ce temps-lĂ , le pays encore intact avait, au lieu de montagnes, de hautes collines ; les plaines qui portent aujourd’hui le nom de Phelleus Ă©taient remplies de terre grasse ; il y avait sur les montagnes de grandes forĂȘts, dont il reste encore aujourd’hui des tĂ©moignages visibles. Si, en effet, parmi les montagnes, il en est qui ne nourrissent plus que des abeilles, il n’y a pas bien longtemps qu’on y coupait des arbres propres Ă  couvrir les plus vastes constructions, dont les poutres existent encore. Il y avait aussi beaucoup de grands arbres Ă  fruits et le sol produisait du fourrage Ă  l’infini pour le bĂ©tail. Il recueillait aussi les pluies annuelles de Zeus et ne perdait pas comme aujourd’hui l’eau qui s’écoule de la terre dĂ©nudĂ©e dans la mer, et, comme la terre Ă©tait alors Ă©paisse et recevait l’eau dans son sein et la tenait en rĂ©serve dans l’argile impermĂ©able, elle laissait Ă©chapper dans les creux l’eau des hauteurs qu’elle avait absorbĂ©e et alimentait en tous lieux d’abondantes sources et de grosses riviĂšres. Les sanctuaires qui subsistent encore aujourd’hui prĂšs des sources qui existaient autrefois portent tĂ©moignage de ce que j’avance Ă  prĂ©sent. Telle Ă©tait la condition naturelle du pays. Il avait Ă©tĂ© mis en culture, comme on pouvait s’y attendre, par de vrais laboureurs, uniquement occupĂ©s Ă  leur mĂ©tier, amis du beau et douĂ©s d’un heureux naturel, disposant d’une terre excellente et d’une eau trĂšs abondante, et favorisĂ©s dans leur culture du sol par des saisons le plus heureusement tempĂ©rĂ©es. » Platon Critias VIe siĂšcle avant l’ùre chrĂ©tienne. L’extrait de ce dialogue montre que l’on Ă©tablissait, dĂ©jĂ  il y a 2500 ans un lien entre perturbations du cycle de l’eau, perte des sols et de leur fertilitĂ© et dĂ©boisement des sommets et des pentes des montagnes de l’Attique. Cette intuition antique ne semble malheureusement pas avoir guidĂ© la pratique des humains autour de la mĂ©diterranĂ©e. Il ne reste rien des forĂȘts majestueuses du Liban et des forĂȘts denses d’Espagne par exemple. L’influence majeure du couvert forestier sur le rĂ©gime des pluies a Ă©tĂ© l’objet d’un regain de rĂ©flexion au XVe siĂšcle. Comme en tĂ©moignent les observations sur le changement de climat qui affecta Ă  l’époque l’archipel de MadĂšre. InhabitĂ©e avant l’arrivĂ©e des Portugais en 1419, les Ăźles de MadĂšre et de Porto-Santo connurent en quelques dĂ©cennies des changements environnementaux brutaux. Les colons portugais commencĂšrent par dĂ©forester une partie de l’üle pour y cultiver de la canne Ă  sucre qui devint le premier centre mondial de production de sucre. Dans les annĂ©es 1450, capitaux europĂ©ens et esclaves africains convergĂšrent vers MadĂšre pour en faire la premiĂšre Ă©conomie de plantation de l’histoire. Or la production de sucre est trĂšs Ă©nergivore. Vers 1510, l’üle qui avait Ă©tĂ© baptisĂ©e Madera » l’üle du bois » s’était dĂ©jĂ  vue dĂ©boisĂ©e sur un tiers de sa surface, en particulier le long des cĂŽtes. Faute de bois pour alimenter les raffineries et aussi du fait de l’appauvrissement des sols, la production sucriĂšre s’effondra. Christophe Colomb fut le tĂ©moin du choc Ă©cologique » qui bouleversa le climat et la flore de cet archipel. Il constata que la destruction du couvert forestier de MadĂšre avait entraĂźnĂ© un changement du rĂ©gime des pluies sur l’üle. Initialement marquĂ© par des pluies abondantes et rĂ©guliĂšres, le climat de l’üle Ă©tait en trĂšs peu de temps devenu de type mĂ©diterranĂ©en avec de longs Ă©tĂ©s trĂšs secs et la vĂ©gĂ©tation autrefois forestiĂšre devint de type garrigue et maquis. Paysages de maquis de l’Île de MadĂšre De ses voyages et expĂ©riences, nous apprend l’historien Jean-Baptiste Fressoz, Christophe Collomb aurait tirĂ© l’hypothĂšse aujourd’hui qui, comme nous venons de le voir, est de plus en plus Ă©tayĂ©e selon laquelle les arbres sont gĂ©nĂ©rateurs de pluie En juillet 1494, lors de son second voyage, la flotte de Christophe Colomb navigue entre Cuba et la JamaĂŻque sous les pluies diluviennes de la mousson. L’expĂ©dition est en pĂ©ril des trombes submergent les cales, corrompant les provisions et la chaleur Ă©touffante rend la conservation des aliments impossible. Plusieurs jours durant, le ravitaillement de l’équipage dĂ©pend du seul secours des Indiens. Dans cette situation critique, Christophe Colomb aurait eu la rĂ©flexion suivante le ciel, la disposition de l’air et du temps Ă  ces endroits sont les mĂȘmes que dans les environs » Ă  savoir que chaque jour, Ă  l’heure des vĂȘpres, apparaĂźt un nuage avec de la pluie qui dure une heure, quelquefois plus, quelquefois moins », ce qu’il attribuait aux grands arbres de ce pays. La preuve que Colomb apporte du lien entre couvert forestier et prĂ©cipitations est la suivante il savait par expĂ©rience » qu’il en avait Ă©tĂ© de mĂȘme auparavant aux Canaries, Ă  MadĂšre et aux Açores » mais que depuis que l’on y avait coupĂ© les arbres qui les encombraient il ne se gĂ©nĂšre plus autant de nuages et de pluie qu’avant. ». Jean-Baptiste Fressoz D’autres exemples historiques de dĂ©sertification sont mentionnĂ©s dans l’article La sĂ©cheresse est-elle un Ă©tat naturel ? Le lien entre Ă©vapotranspiration des plantes et prĂ©cipitations sera expĂ©rimentalement Ă©tabli au XVIIIe siĂšcle par des botanistes anglais comme John Woodward, auteur de Some Thoughts and Experiments Concerning Vegetation » Ă©ditĂ© en 1699, et surtout Stephen Hales dont l’ouvrage Vegetable Staticks » publiĂ© en 1727 fut considĂ©rĂ© par Buffon comme fondamental pour l’étude de la physiologie vĂ©gĂ©tale et du phĂ©nomĂšne de l’évapotranspiration. Le cĂ©lĂšbre naturaliste français s’empressa de l’Ɠuvre majeure de Stephen Hales qui fut publiĂ©e Ă  Paris en 1735. Quand la question de la dĂ©forestation et des risques de changement climatique global qu’elle induit devient un dĂ©bat public L’étude de la physiologie des plantes ayant permis de saisir le rĂŽle des plantes dans le cycle de l’eau, les savants de cette pĂ©riode marquĂ©e par l’invention du thermomĂštre et la mise au points des mĂ©thodes modernes d’observations mĂ©tĂ©orologiques, vont globaliser leur rĂ©flexion climatique, Ă  partir de l’hypothĂšse que le fonctionnement du cycle de l’eau se joue Ă  l’échelle planĂ©taire. Dans l’ouvrage Les rĂ©voltes du ciel, une histoire du changement climatique XVe - XXe siĂšcle », les historiens Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher, rapportent que dĂšs la fin du XVIIIe siĂšcle on utilise les relevĂ©s thermomĂ©triques pour renseigner l’évolution du climat. La qualitĂ© des savoirs produits Ă  cette Ă©poque est saisissante les savants Ă©tudient le gel des fleuves, l’étagement de la vĂ©gĂ©tation, l’évolution des glaciers
 Mais cette sophistication du dĂ©bat ne devrait pas nous surprendre, car il ne faut pas oublier qu’il s’agit de sociĂ©tĂ©s agraires Ă  la fois trĂšs vulnĂ©rables aux intempĂ©ries et dont l’essentiel des richesses dĂ©pend du sol et du ciel. » Une fois Ă©tablie la certitude que les forĂȘts jouent un rĂŽle important dans le cycle de l’eau via les phĂ©nomĂšnes d’évapotranspiration, l’idĂ©e qu’elles seraient garantes des pluies et donc de la production agricole est devenue un objet de dĂ©bat public car les forĂȘts avaient Ă  l’époque une immense importance, stratĂ©gique et Ă©conomique financiĂšre. La question du lien entre dĂ©boisement et changement climatique devient une controverse publique Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle et la France va jouer un rĂŽle pivot dans sa diffusion globale pour une raison conjoncturelle. Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher AprĂšs la nationalisation des biens du clergĂ© en 1789 pour solder les dettes de la monarchie, l’État français se trouve Ă  la tĂȘte d’un immense domaine forestier. À chaque fois qu’il est question de vendre un bout de forĂȘt nationale pour renflouer le trĂ©sor public, la polĂ©mique sur les consĂ©quences climatiques d’une telle dĂ©cision refait surface. Le rĂ©sultat est qu’à partir de 1792, Ă  l’AssemblĂ©e nationale, on dĂ©bat rĂ©guliĂšrement de dĂ©boisement, de changement climatique, d’érosion des sols, d’inondations. Jean-Baptiste Fressoz explique que le changement climatique dont il est question Ă  cette Ă©poque n’est pas le mĂȘme que le nĂŽtre pour une raison principale l’enjeu Ă©tait alors le cycle de l’eau et pas celui du carbone. [...] Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, on pense dĂ©jĂ  le climat comme la moyenne des tempĂ©ratures, on le pense dĂ©jĂ  au niveau global, on fait de la trĂšs bonne science sur cette question c’est Ă  ce moment qu’on Ă©tudie l’évolution des glaciers, les bans des vendanges, etc.. Enfin, on pense le changement comme irrĂ©versible, car en coupant les forĂȘts, on produit un changement climatique qui va rendre impossible la croissance ultĂ©rieure des forĂȘts. Le dĂ©boisement peut donc produire une dĂ©gradation conjointe des climats et des populations qui les habitent. » Pendant tout le XIXe siĂšcle, les dĂ©bats vont faire rage entre savants Ă  propos de la possible action humaine sur le climat, mais faute de preuves irrĂ©futables, aucune conclusion nette ne pourra se dessiner. On peut toutefois affirmer que ces dĂ©bats se sont soldĂ©s par une minimisation de l’impact de la dĂ©forestation sur le climat, car la climatologie qui s’élabore, Ă  la fin du XIXe siĂšcle postule la fixitĂ© du climat Ă  l’échelle des temps historiques. Pour l’opinion scientifique dominante le climat change mais Ă  des rythmes si lents que l’histoire humaine et l’histoire climatique sont considĂ©rĂ©es comme dĂ©connectĂ©es. DĂ©bat au parlement français Les voix des Cassandre qui affirmaient le contraire devinrent inaudibles dans un contexte oĂč le spectre des disettes refluait aprĂšs la mise au point des premiers engrais chimiques. La menace d’un changement climatique causĂ© par les humains s’éclipsa peu Ă  peu des consciences entre la fin du XIXe et les premiĂšres dĂ©cennies du siĂšcle suivant. Mais ce ne fut qu’un bref interlude. DĂšs les annĂ©es cinquante une nouvelle gĂ©nĂ©ration de scientifiques va de nouveau attirer l’attention sur l’origine anthropique d’un possible changement climatique. Mais, cette fois-ci, ce n’est pas la perturbation du cycle de l’eau qui est mise en cause mais celle du cycle du carbone, imputĂ©e Ă  l’augmentation de la teneur de l’atmosphĂšre en dioxyde de carbone. Entre temps, un chercheur singulier aura renouvelĂ© l’approche des cycles de l’eau et dĂ©montrĂ© l’impact dĂ©lĂ©tĂšre de la destruction des couverts forestiers. Il s’agit de Viktor Schauberger dont nous allons prĂ©senter une partie des travaux dans le paragraphe suivant. Stephen Hales Cycle hydrologique complet et demi-cycle hydrologique Garde forestier, naturaliste, ingĂ©nieur et philosophe autrichien, Viktor Schauberger, a produit une Ɠuvre dans laquelle l’étude de l’eau tient une place majeure. C’est en arpentant les forĂȘts primaires des montagnes autrichiennes avant qu’elles ne disparaissent que le jeune Viktor a entamĂ© une rĂ©flexion qu’il poursuivra toute sa vie sur les propriĂ©tĂ©s et les fonctions de l’eau vive en observant avec attention le cours turbulent des riviĂšres de montagnes et la vie qu’elles abritent. Pour Viktor Schauberger, l’eau est pour la terre ce que le sang est pour l’organisme. Si son cycle se dĂ©sĂ©quilibre de quelque maniĂšre que ce soit, les consĂ©quences sont dĂ©sastreuses sĂ©cheresses, inondations, vents et incendies incontrĂŽlables, eutrophisation, dĂ©sertification
 Viktor Schauberger a thĂ©orisĂ© la perturbation du cycle de l’eau en distinguant ce qu’il appelle le cycle complet de l’eau » du demi-cycle » gĂ©nĂ©rĂ© par les interventions dĂ©lĂ©tĂšres des humains sur le milieu naturel. Les deux schĂ©mas ci-dessous illustrent et synthĂ©tisent cette distinction Cycle hydrologique complet Les spirales ascendantes tournant en sens contraire des aiguilles d’une montre correspondent Ă  l’évaporation de l’eau de mer, qui s’élĂšve, se condense et tombe sous forme de pluie. Les spirales ascendantes tournant dans le sens contraire des aiguilles d’une montre correspondent Ă  l’évapotranspiration du couvert vĂ©gĂ©tal. Demi-cycle hydrologique Conditions d’un cycle complet Pour Viktor Schauberger, la prĂ©sence d’un couvert forestier est indispensable Ă  l’accomplissement complet du cycle de l’eau. Non seulement l’évapotranspiration de plantes augmente le volume de vapeur d’eau dans l’atmosphĂšre, mais le couvert vĂ©gĂ©tal facilite la pĂ©nĂ©tration des prĂ©cipitations, en faisant du sol une Ă©ponge, en freinant et en Ă©talant les eaux de ruissellement. Plus important encore pour le forestier autrichien, la prĂ©sence de forĂȘts et d’autres formes de couverture vĂ©gĂ©tale, crĂ©e un gradient de tempĂ©rature positif. Cette expression gradient de tempĂ©rature » exprime la variance progressive de la tempĂ©rature avec la distance, la direction et le rythme auxquels la tempĂ©rature change le plus rapidement autour d’un endroit et d’un milieu particulier. Le caractĂšre positif ou nĂ©gatif du gradient de tempĂ©rature indique le sens dans lequel s’opĂšre le mouvement, le dĂ©placement s’effectuant toujours du chaud vers le froid. Un sol ombragĂ© par des arbres et plus froid que l’eau de pluie. Cette diffĂ©rence permet Ă  la surface du sol d’ĂȘtre aisĂ©ment dĂ©trempĂ©e. Une partie importante des prĂ©cipitations s’enfonce en terre, tandis que l’autre s’écoule Ă  sa surface. Dans les zones oĂč rĂšgne habituellement un gradient de tempĂ©rature positif, environ 85 % des prĂ©cipitations sont retenues, dont 15 % par la vĂ©gĂ©tation et l’humus, et environ 70 % descendent dans les nappes aquifĂšres souterraines, qu’elles rechargent. Pour Viktor Schauberger, cette recharge des nappes est importante parce que le rĂ©seau hydrique souterrain capte la charge Ă©nergĂ©tique nĂ©gative de la Terre. Dans une forĂȘt naturelle, les arbres adultes, grĂące Ă  leurs racines profondes, font remonter l’eau souterraine ainsi que les minĂ©raux et oligo-Ă©lĂ©ments. Viktor Schauberger considĂšre que les arbres agissent comme des biocondensateurs Ă©quilibrant l’énergie positive du soleil et celle nĂ©gative de la terre. En consĂ©quence, l’évapotranspiration de leurs feuilles est une Ă©nergie crĂ©atrice Ă©quilibrĂ©e. Viktor Schauberger a par ailleurs avancĂ© que lorsque la lumiĂšre et l’air sont absents bien en deçà de la surface, minĂ©raux et sels prĂ©cipitent Ă  une tempĂ©rature avoisinant + 4°C. Si, en surface, la couverture forestiĂšre satisfaisante assure une fraĂźcheur du sol, les sels dissous restent Ă  un niveau oĂč ils ne polluent pas les strates supĂ©rieures, Ă©vitant ainsi de nuire aux plantes qui y sont sensibles. La nappe phrĂ©atique adopte une configuration analogue Ă  celle de la surface du sol. Enfin, comme dit plus haut, le dĂ©placement de l’énergie ou des nutriments s’effectuant du chaud vers le froid, un gradient de tempĂ©rature positif permet que les nutriments montent vers les racines des plantes. Gradient de tempĂ©rature positif Conditions d’un demi-cycle En l’absence de couverture arborĂ©e, le cycle hydrologique est altĂ©rĂ©. L’évapotranspiration est rĂ©duite. Les sols nus des paysages agricoles, et le bĂ©ton et l’asphalte des paysages urbains, induisent une rĂ©-Ă©vaporation rapide des prĂ©cipitations. Sans couvert vĂ©gĂ©tal, et sans vie tenant et structurant les sols, ceux-ci sont emportĂ©s par ruissellement. En gĂ©nĂ©ral, soit des pluies torrentielles Ă©clatent, soit la saison des pluies est immĂ©diatement interrompue. Sans l’effet tampon des arbres et autres vĂ©gĂ©taux pĂ©rennes amortissant et retenant les prĂ©cipitations, les riviĂšres dĂ©bordent, les sols s’érodent et les paysages se dĂ©shydratent. Si la surface du sol n’est pas protĂ©gĂ©e, elle s’échauffe. L’eau de pluie est plus froide que le sol. Ce gradient de tempĂ©rature nĂ©gatif rend la pĂ©nĂ©tration de l’eau de pluie plus difficile. Il exerce sur la nappe phrĂ©atique une pression dirigĂ©e vers le haut entraĂźnant les sels dissous, qui restent prĂšs de la surface et peuvent induire des problĂšmes de salinisation excessive La chaleur du sol favorise Ă©galement l’évaporation de l’humiditĂ© Ă  proximitĂ© de la surface, si bien que lĂ©s sels minĂ©raux s’y dĂ©posent, diminuant ainsi sa fertilitĂ©. Si tous les arbres sont abattus, l’eau de pluie ne pĂ©nĂštre pas ; au dĂ©but, la nappe phrĂ©atique monte, car la pression s’exerçant vers le haut n’est plus compensĂ©e entraĂźnant avec elle tous les sels dissous, mais finalement elle gagne les profondeurs ou disparaĂźt sans ĂȘtre reconstituĂ©e par l’eau de pluie. On ne peut rendre au sol, et Ă  temps, sa fertilitĂ© qu’en replantant des arbres destinĂ©s Ă  rĂ©tablir un gradient de tempĂ©rature positif. Gradient de tempĂ©rature positif Le tableau suivant dĂ©cline les phases du cycle hydrologique complet et tronquĂ© Voies nĂ©gligĂ©es des nĂ©gligĂ©es des cycles de l’eau Quand on pense au cycle de l’eau en agriculture, on pense essentiellement aux prĂ©cipitations. Le cycle de l’eau figurĂ© par le schĂ©ma prĂ©sentĂ© en dĂ©but d’article ne tient compte que de la pluviomĂ©trie. Or l’eau rĂ©cupĂ©rĂ©e dans les pluviomĂštres n’enregistre ni ne comptabilise le volume d’eau créée par d’autres voies comme celle de la condensation et de la photosynthĂšse et d’autres processus Ă  l’Ɠuvre dans les plantes ou encore celle liĂ©e Ă  la dĂ©composition des racines. Nous verrons qu’ajoutĂ©e Ă  celle de l’évapotranspiration, ces voies permettent d’imaginer la possibilitĂ© pour les humains de cultiver l’eau en s’inspirant des processus naturels de formation de l’eau et des prĂ©cipitations par les plantes et modalitĂ© de stockage de l’eau dans les sols vivants. Voie de la condensation Un cycle de l’eau peu Ă©tudiĂ© jusque-lĂ  est celui qui est liĂ© Ă  la condensation. C’est dommageable car ce cycle semble extrĂȘmement efficace. La condensation est le changement de l’eau de l’état gazeux Ă  l’état liquide liĂ© Ă  des diffĂ©rences de tempĂ©rature. Le volume d’eau créée par la condensation n’est pas nĂ©gligeable. Partout oĂč il y a des diffĂ©rences de tempĂ©rature dans un Ă©cosystĂšme, l’eau peut se condenser. Par forte chaleur, l’eau se condense aux endroits ou il fait un peu plus frais. Dans les forĂȘts les zones d’ombre les plus fraĂźches vont ĂȘtre des noyaux de condensation. Au niveau du sol, la condensation se matĂ©rialise par la rosĂ©e. La rosĂ©e Ă  laquelle s’abreuvent de nombreux insectes tels que les coccinelles, les abeilles fournit un apport hydrique insoupçonnĂ© aux vĂ©gĂ©taux qui l’absorbent par les feuilles et d’autres organes aĂ©riens ou par les racines de surface Ă  partir de la terre qui a captĂ© la rosĂ©e. Il y a deux formes de rosĂ©e celle du matin et celle du soir. La rosĂ©e du soir va se former au moment oĂč l’air est trĂšs chaud et oĂč Ă©normĂ©ment d’eau s’est Ă©vaporĂ©e ; l’air est donc fortement chargĂ© en humiditĂ©. On appelle point de rosĂ©e le moment oĂč l’eau contenue dans l’air va se condenser quand la tempĂ©rature du sol et des plantes est plus froide. Tout comme lorsqu’on prend une douche chaude de la buĂ©e se forme sur les vitres des fenĂȘtres qui sont des surfaces froides, dans un Ă©cosystĂšme naturel, la condensation va se faire sur les zones les plus froides qui sont souvent les feuilles Ă©paisses des arbres de sous-bois. Ces feuilles ont la capacitĂ© d’absorber de grandes quantitĂ©s d’eau – de deux Ă  quatre millimĂštres d’eau par jour soit environ trente millimĂštres en dix jours, autrement dit l’équivalent d’un gros orage. Comme cette eau se condense la nuit, il n’y a pas d’évapotranspiration, l’eau redescend par le rĂ©seau de sĂšve Ă©laborĂ©e, arrive au rĂ©seau racinaire et peut se redistribuer Ă  d’autres plantes par la rĂ©hydratation du sol via le rĂ©seau mycorhizien, c’est-Ă -dire, le rĂ©seau rĂ©sultant de l’association symbiotique entre des champignons et les racines des plantes. . Lorsqu’un tel rĂ©seau interconnecte les plantes, plus il fait chaud, plus ce systĂšme fonctionne et les manques d’eau dans un systĂšme vivant peuvent se gĂ©rer directement par les plantes. La quantitĂ© d’eau qui peut ĂȘtre ainsi mise Ă  disposition des plantes correspondrait Ă  la moitiĂ© de leurs besoins. Dans un agroĂ©cosystĂšme qui veut tirer parti de la condensation, il sera donc important de crĂ©er dans un design maximisant les zones condensation. Anastassia M. Makarieva et Victor G. Gorshkov, crĂ©ateurs du concept de pompe biotique », affirment mĂȘme que l’essentiel de l’eau que les plantes reçoivent rĂ©sulte de la condensation. L’article The Biotic Pump Condensation, atmospheric dynamics and climate » synthĂ©tise leur recherche Ă  ce sujet. Si les scientifiques n’ont reconnu les principes de la dynamique induite par la condensation que rĂ©cemment, la vie les a mis en Ɠuvre il y a environ un demi-milliard d’annĂ©es. Ces principes sont Ă  l’origine de la formation de la couverture forestiĂšre continue qui a colonisĂ© pratiquement toutes les terres. Avant l’apparition et l’évolution des arbres et des Ă©cosystĂšmes forestiers, la terre Ă©tait un dĂ©sert sans vie. Il a fallu plus de trois milliards d’annĂ©es pour que les arbres apparaissent au cours de l’évolution. Depuis l’apparition des premiĂšres plantes proches de l’eau pendant l’Ordovicien jusqu’à la propagation des forĂȘts anciennes sur terre Ă  la fin du DĂ©vonien, il a fallu prĂšs de cent millions d’annĂ©es pour former un Ă©cosystĂšme capable de faire fonctionner une pompe biotique et d’organiser un cycle hydrologique sur terre. La diversitĂ© gĂ©nĂ©tique des espĂšces qui forment la communautĂ© Ă©cologique d’une forĂȘt naturelle a Ă©tĂ© optimisĂ©e au cours de l’évolution pendant des dizaines de millions d’annĂ©es. Les flux d’informations traitĂ©s au niveau molĂ©culaire par les cellules vivantes d’un couvert forestier continu dĂ©passent d’un facteur vingt les flux d’informations traitĂ©s dans tous les ordinateurs de la civilisation moderne. Ces informations sur l’état de l’environnement sont utilisĂ©es par les Ă©cosystĂšmes pour lancer des processus de contrĂŽle qui maintiennent les climats relativement stables et se maintenir dans un Ă©tat optimal pour la vie. Le mĂ©canisme de la pompe biotique repose sur une grande variĂ©tĂ© de propriĂ©tĂ©s complexes, de la capacitĂ© des racines des arbres Ă  s’étendre Ă  une grande profondeur et Ă  accĂ©der aux nappes phrĂ©atiques profondĂ©ment stockĂ©es Ă  la capacitĂ© des feuilles Ă  Ă©mettre diverses substances qui servent de noyaux de condensation et contrĂŽlent le processus de condensation dans l’atmosphĂšre. Seule la communautĂ© Ă©cologique naturelle possĂšde l’ensemble des propriĂ©tĂ©s nĂ©cessaires pour contrĂŽler efficacement le cycle de l’eau sur un territoire donnĂ©. Les projets conçus par l’homme, doivent s’inspirer des Ă©cosystĂšmes forestiers propres Ă  chaque milieu pour restaurer les cycles de l’eau mis Ă  mal par la dĂ©forestation » Anastassia M. Makarieva et Victor G. Gorshkov The Biotic Pump Condensation, atmospheric dynamics and climate » La voie de la photosynthĂšse Lors de la photosynthĂšse la feuille Ă©met non seulement des Ă©lectrons, mais aussi des protons qui se recombinent en partie avec de l’oxygĂšne et crĂ©ent de l’eau. Le vĂ©gĂ©tal produit ainsi une eau, non issue des prĂ©cipitation, qui n’existait pas auparavant Le flux ascendant de l’eau sĂšve brute qui se produit dans l’aubier du bois avec un mouvement en spirale. Et le flux descendant de la sĂšve Ă©laborĂ©e, qui n’emprunte pas le mĂȘme chemin. Ces phĂ©nomĂšnes sont essentiels Ă  la vie puisqu’ils ont pour fonction d’alimenter en eau chaque branche. J’ai travaillĂ© sur la physiologie et la chimie des arbres, et j’ai montrĂ© que ce qu’on dit en gĂ©nĂ©ral de la photosynthĂšse est simplifiĂ© Ă  l’extrĂȘme ! Certes, le processus, en absorbant du dioxyde de carbone, produit bien du glucose et de l’oxygĂšne, d’oĂč l’importance des forĂȘts contre l’effet de serre. Mais il y a bien plus. La photosynthĂšse aboutit aussi Ă  la crĂ©ation d’eau, d’une eau nouvelle qui n’a jamais circulĂ©, vierge, douce. Et cela se fait en quantitĂ© relativement importante, puisque cette eau nouvelle est au moins Ă©gale Ă  la moitiĂ© de la biomasse créée ! Le processus de gĂ©nĂ©ration d’eau nouvelle est complexe. Cette eau compose notamment la sĂšve Ă©laborĂ©e issue de la photosynthĂšse. S’y ajoute l’eau mĂ©tabolique », issue de certaines rĂ©actions chimiques dans les cellules vivantes et lors de la dĂ©composition par les champignons. Ce fait est majeur et devrait ĂȘtre mieux Ă©tudiĂ©. On prend sĂ»rement plus de risques Ă©cologiques qu’on ne le croit en abattant des forĂȘts. Car outre l’absorption du dioxyde de carbone, on se prive de rĂ©alimenter le stock d’eau douce trĂšs restreint de notre planĂšte. » Ernst Zürcher, Les arbres ont beaucoup Ă  nous apprendre sur l’invisible » Entretien avec Isabelle Saget La voie racinaire Lorsqu’à des moments appropriĂ©s, explique HervĂ© Coves, je taille sĂ©vĂšrement les arbres fourragers que j’ai installĂ© dans ma parcelle ou les trognes de mes haies, une grande partie des radicelles de l’arbre va se dĂ©composer Ă  ce moment-lĂ  et en se dĂ©composant vont libĂ©rer de l’eau qui va ĂȘtre disposition de l’arbre qui va repousser mais aussi Ă  la disposition des plantes environnantes. En coupant les couverts vĂ©gĂ©taux Ă  maturitĂ©, la dĂ©composition de leurs racines va aussi produire de l’eau et des nutriments Ă  disposition des que je vais faire pousser dans couvert dĂ©truit. Finalement la mort d’une plante gĂ©nĂšre de l’ un systĂšme bien gĂ©rĂ© oĂč les symbioses sont maximisĂ©es, pendant les pĂ©riodes oĂč il fait trĂšs chaud si on additionne l’eau de condensations qui peut reprĂ©senter 50 % des besoins journaliers des plantes, + l’eau de dĂ©composition qui peut reprĂ©senter 20 Ă  25 % de ces besoins, + l’eau issue de la photosynthĂšse, on peut couvrir plus que les besoins des plantes qui ont tellement d’eau Ă  certains moments que des sources peuvent renaĂźtre. La vie et note interaction avec le milieu, peut permettre cela. » Masterclass avec HervĂ© Coves De l’art de rĂ©colter le soleil et de cultiver la pluie sur le chemin de la fĂ©conditĂ© » L’eau se cultive La vie auto-entretient l’humiditĂ©, pour peu qu’on la laisse s’architecturer en trois dimensions, explique Ă©galement HervĂ© Coves. On peut donc cultiver » l’eau si on favorise des cultures de hauteurs diffĂ©rentes. L’eau peut ainsi ĂȘtre une production inhĂ©rente Ă  chaque systĂšme de culture. Quand on a une canopĂ©e de trĂšs homogĂšne, l’air circule au-dessus de maniĂšre rĂ©guliĂšre et parallĂšle et toute l’humiditĂ© s’évacue. En revanche dĂšs que le paysage est irrĂ©gulier, l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© crĂ©e des petites dĂ©pressions ; de l’air un petit peu plus chaud arrive Ă  un endroit un peu plus froid, et chaque petite zone de dĂ©pression va agir comme un condensateur d’eau. L’eau de condensation descend dans les racines dilue la sĂšve Ă©laborĂ©e et les plantes qui condensent vont exsuder de l’eau par leurs racines on parle d’exsudats racinaires. Si les zones de dĂ©pression sont multipliĂ©es, les volumes d’eau captĂ©s deviennent si importants que l’eau exsudĂ©e par les racines doit ressortir et les sources reviennent. HĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© du couvert vĂ©gĂ©tal et condensation La canopĂ©e d’une forĂȘt naturelle forme une structure qui dĂ©multiplie la condensation. Dans un paysage hĂ©tĂ©rogĂšne avec une couverture dense quand le soleil tape d’un cĂŽtĂ© l’autre cĂŽtĂ© est plus froid. La couverture vĂ©gĂ©tale du sol qui est dense est beaucoup plus froide que la strate vĂ©gĂ©tale de la canopĂ©e. Cette diffĂ©rence de tempĂ©rature va permettre de condenser l’humiditĂ© et de la rĂ©partir. Avec des systĂšmes vĂ©gĂ©taux de hauteurs hĂ©tĂ©rogĂšnes, 50 % de l’eau Ă©vaporĂ©e peut ĂȘtre recyclĂ©e sur place. Avec ce recyclage, lĂ  oĂč il est tombĂ© 100 mm d’eau, c’est comme s’il Ă©tait tombĂ© 200 mm d’eau Chemins creux et condensation En Europe, les chemins creux sont des sentiers situĂ©s entre deux talus en gĂ©nĂ©ral bordĂ©s de haies d’arbres formant des couverts. Les chemins creux qui Ă©taient les voies traditionnelles de circulation dans les paysages de bocage et reliaient les parcelles agricoles aux villages, hameaux et fermes. Les chemins creux ombragĂ©s par de la vĂ©gĂ©tation agissent comme des structures de condensation. L’humiditĂ© est captĂ©e par la vĂ©gĂ©tation, puis redistribuĂ©e dans le systĂšme racinaire et dans la vĂ©gĂ©tation alentour par les mycorhizes et la structure en tunnel va Ă©vacuer l’air frais vers les fonds de la vallĂ©e ce qui crĂ©e une dynamique microclimatique Ă  l’échelle d’un paysage. La propriĂ©tĂ© d’un sol vivant est de retenir l’eau sans perdre sa structure Le cycle de l’eau a profondĂ©ment changĂ© quand le sol est apparu. Auparavant, l’eau s’écoulait en charriant des matiĂšres minĂ©rales comme dans les chenaux des plages Ă  marĂ©e basse. Le sol n’est pas un simple support minĂ©ral, c’est une crĂ©ation du vivant qui lie l’humus, produit par la digestion des matiĂšres vĂ©gĂ©tales mortes aux argiles et Ă  d’autres minĂ©raux. La matiĂšre organique est hydrophile, elle retient 10% de l’eau. Les petits pores du sol retiennent Ă©galement l’eau pour peu qu’ils stables, c’est-Ă -dire non pas créés par une action mĂ©canique, mais biologiques qui les stabilise par du mucus et ne soient pas dĂ©sagrĂ©gĂ©s par l’eau. C’est ainsi qu’un sol vivant est une Ă©ponge. Ces microtrous sont essentiellement créés par les dĂ©placements des amibes qui laissent aprĂšs leurs passages des trous tapissĂ©s de matiĂšres organiques, et par les racines fines de plantes qui tapissent le sous-sol et libĂšrent des matiĂšres organiques par rhizodĂ©position. L’enherbement autour de cultures crĂ©e une compĂ©tition pour l’eau mais in fine il y a plus d’eau au total dans ce type de sol. Le stock total d’eau disponible est plus important. Les trous faits par l’homme sont instables et ne sont pas consolidĂ©s par de la matiĂšre organique. Ils s’effondrent donc Ă  la moindre pluie, et c’est ainsi que le labour ne créé pas des sols poreux. In fine pour qu’un sol retienne l’eau, il faut qu’il soit vivant, qu’il contienne de la matiĂšre organique, qu’il y ait un couvert vĂ©gĂ©tal, et pour que l’eau puise ĂȘtre ramenĂ©e des couches profondes du sol, il faut Ă©galement des arbres. La prĂ©sence simultanĂ©e de plantes annuelles et leurs racines superficielles, d’arbustes avec leurs racines un peu plus profondes et d’arbres avec des racines profondes va permettre l’exploration de tous les profils du sol. L’arbre par sa plus grande capacitĂ© d’évapotranspiration va crĂ©er un micro climat, Ă©viter le dessĂšchement en protĂ©geant du vent. L’enracinement va permettre le phĂ©nomĂšne d’ascenseur hydrique qui sera renforcĂ© par la prĂ©sence de mycorhizes. De plus les diffĂ©rences de hauteurs entre strates de vĂ©gĂ©tations vont permettre des condensations en crĂ©ant des diffĂ©rences de tempĂ©ratures. L’autre caractĂ©ristique d’un sol vivant est qu’il est rĂ©sistant Ă  l’eau. L’eau ne le dissout pas et ne le dĂ©structure pas. Les prĂ©cipitations ne l’emportent pas et l’érosion reste minime. LĂ  encore c’est la vie du sol, l’activitĂ© de la faune du sol qui permet cela en structurant le structurant d’une maniĂšre spĂ©cifique, qu’aucun outil humain ne peut reproduire. C’est aussi la prĂ©sence de matiĂšre carbonĂ©e qui tient » le sol. L’humain peut jouer un rĂŽle essentiel dans le cycle de l’eau, sur les sols qu’il occupe s’il ne perturbe pas la vie du sol et l’enrichit de matiĂšre Ă  teneur en carbone Ă©levĂ©e, comme les pailles, les rameaux de bois fragmentĂ©s et d’autres matiĂšres vĂ©gĂ©tales sĂšches qui ont donc un plus fort ratio de carbone sur azote C/N Il est important de noter que l’apport de compost ou d’engrais vert ne contribue pas Ă  structurer le sol et Ă  augmenter sa porositĂ© tout en maintenant sa stabilitĂ©. Seul l’apport de matiĂšre Ă  forte teneur en carbone contribue Ă  structurer le sol comme le montre la photographie ci-dessus. L’eau crĂ©e la vie et circule avec la vie Les mouvements ascendants et descendants de l’eau dans le sol ne sont pas seulement liĂ©s Ă  la plus ou moins grande porositĂ© du sol mais Ă  la vie biologique souterraine et notamment aux bactĂ©ries qu’il renferme. Lorsqu’une goutte d’eau tombe sur le sol, les bactĂ©ries qui la reçoivent se gorgent de l’eau dont elles ont besoin et transmettent aux bactĂ©ries infĂ©rieures l’eau en excĂšs. L’eau qui pĂ©nĂštre le sol par les orifices creusĂ©s par les vers de terre se transmet de bactĂ©rie Ă  bactĂ©rie, jusqu’à la roche mĂšre, la nappe phrĂ©atique. Quand la surface est carencĂ©e en eau, l’eau remonte par ces mĂȘmes voies bactĂ©riennes. L’eau qui crĂ©e la vie circule ainsi avec la vie. L’eau qui est descendue peut donc remonter et ĂȘtre mise Ă  disposition des organismes qui en ont besoin. Mais ce processus suppose une condition qu’il n’y ait pas de charge d’évaporation en surface ; que ça serve Ă  quelque chose. Si la pompe fuit, la pompe est arrĂȘtĂ©e. Un sol nu et labourĂ© va anĂ©antir de systĂšme de circulation et de mise Ă  disposition de l’eau. Le travail du sol fait disparaĂźtre la partie aĂ©robie du sol. Or dĂšs que celle-ci disparaĂźt, on rentre dans une phase de dĂ©sertification. Plus on avance dans la connaissance du vivant plus on s’aperçoit de l’utilitĂ© des choses et des ĂȘtres. On prend aussi conscience que l’important dans la vie se sont les Ă©quilibres. ConsidĂ©rant le mĂ©canisme de circulation de l’eau dans les sols, une conclusion s’impose la sĂ©cheresse n’est jamais un Ă©tat naturel. Elle est toujours le produit d’un stress, le rĂ©sultat d’une intervention humaine, ou d’une catastrophe. » George Oxley L’eau pĂ©nĂštre par les petits orifices creusĂ©s par la faune les petites racines et les microorganismes du sol et elle se transmet de bactĂ©rie Ă  bactĂ©rie jusqu’à la roche mĂšre, la nappe phrĂ©atique, de cette maniĂšre elle peut aussi remonter Influence des plantes et en particulier des arbres sur les eaux souterraines Pour Francis Bucaille, un sol mort est un sol dont l’horizon de surface n’est plus en relation avec la roche mĂšre. L’excĂšs ou le manque de tel ou tel Ă©lĂ©ment dans un sol, sa non biodisponibilitĂ© sol, peuvent ĂȘtre facilement corrigĂ©es. En revanche, si la relation entre horizon superficiel et horizon profond est cassĂ©e le problĂšme ne se rĂ©sout pas facilement. Un sol qui est privĂ© d’enracinement profond pendant trois saisons ou trois annĂ©es voit sa micro faune sa faune profonde disparaĂźtre parce qu’elle est privĂ©e de nourriture. Cela peut ĂȘtre ĂȘtre le fruit de la culture maraĂźchĂšre de plante Ă  enracinement peu profond pendant trois annĂ©es consĂ©cutives. La jachĂšre avec des plantes Ă  enracinement peu profond ne reconstitue pas la fertilitĂ© du sol. Toute forme de vie provient de l’énergie lumineuse du soleil. Le seul moyen qu’à la faune profonde, les bactĂ©ries en profondeur d’accĂ©der Ă  cette Ă©nergie est la collaboration des plantes qui via leur panneaux photovoltaĂŻques » que sont les feuilles peuvent renvoyer de l’énergie dans le sous-sol. L’énergie ne peut pas venir du dessous. » Le blĂ©, le colza, l’éleusine sont des cĂ©rĂ©ales Ă  enracinement profond. Les lĂ©gumineuses sont en gĂ©nĂ©ral sensibles Ă  la compaction. Les graminĂ©es ont un pouvoir racinaire puissant. Le ray-grass est puissant et agressif sur une pĂ©riode courte. L’avoine a pour avantage de rendre les minĂ©raux plus disponibles. L’important est d’utiliser des plantes Ă  racines fasciculĂ©es qui travaille tout le volume de sol. C’est important parce qu’à partir d’un centimĂštre de diamĂštre, un volume de sol qui n’a pas de porositĂ© verra des rĂ©actions anaĂ©robies se produire en son milieu. Au cƓur d’un volume de sol d’un centimĂštre cube on va retrouver de l’ammoniaque, des sulfites des sulfures toxique et jamais de sulfate ni de nitrate bĂ©nĂ©fiques. » Les racines profondes des arbres peuvent elles, atteindre les nappes phrĂ©atiques et Ă©tablir la la circulation de l’eau vers le bas et contribuer faciliter la recharge des nappes souterraines et vers le haut en remontant l’eau des profondeur vers des zones ou elle sera accessible aux ĂȘtres vivant qui y vivent. Les arbres jouent donc un rĂŽle majeur dans le cycle de l’eau, en maintenant le sol et le rendent permĂ©able grĂące aux racines et en assurant le lien entre surface du sol et rĂ©serves souterraines. Sur cette photo prise pendant une annĂ©e de sĂ©cheresse par l’environnementaliste et rĂ©gĂ©nĂ©rateur de milieux dĂ©gradĂ©s Tony Rinaudo, on peut voir l’impact distinct sur la culture prĂšs de la base de l’arbre. La portance hydraulique des essences d’arbres qui ont Ă©tĂ© plantĂ©es favorise la croissance des plantes. Les arbres puisent l’eau en profondeur dans le profil du sol et la rendent disponible prĂšs de la surface du sol Ă  portĂ©e des racines des vĂ©gĂ©taux voisins pendant la nuit par leurs racines peu profondes, ce qui permet de bio-irriguer efficacement les cultures. Les sols nus sont exposĂ©s Ă  l’érosion hydrique Quand il pleut, les sols nus et labourĂ©s ne sont tenus ni par des plantes ni par la matiĂšre organique. Les argiles se mettent en suspension et sont emportĂ©es. Aujourd’hui, dĂšs qu’il pleut les riviĂšres sont pleines de boue. Ça ne gĂȘne plus les humains qui se sont habituĂ©s Ă  voir partir leur terre dans les riviĂšres. Pourtant ce phĂ©nomĂšne est totalement anormal, il n’existe que lĂ  oĂč vivent les humains. Il n’y a jamais d’eau boueuse dans les milieux naturels. Une riviĂšre boueuse est le symptĂŽme de sols en train de mourir. Une eau ne devrait jamais ĂȘtre boueuse. L’image ci-dessus montre clairement que l’eau qui vient de la forĂȘt - ici amazonienne - n’est pas chargĂ©e de boues tandis que celle provenant des champs l’est. Une fois chargĂ©e d’argile, l’eau peut devenir un flĂ©au lors des inondations, alors que l’eau pure, elle, n’entraĂźne que peu ou pas de dĂ©gĂąts. En effet, rappelle Claude Bourguignon, la force Ă©rosive de l’eau est liĂ©e au carrĂ© de sa densitĂ©. La densitĂ© de l’eau par dĂ©finition physique c’est un. Un » au carrĂ© c’est un. L’eau pure, propre n’érode pas. La densitĂ© des argiles est 4. Les argiles Ă©tant chargĂ©es nĂ©gativement – elles sont colloĂŻdales – elles entrent en suspension dans l’eau. L’eau argileuse acquiert une force Ă©rosive, elle va ĂȘtre capable de soulever les limons, elle va ĂȘtre capable de soulever les sables. Plus elle va ĂȘtre dense, plus elle va arracher des choses importantes et Ă  la fin elle va faire rouler des cailloux, emporter des voitures. Ce n’est pas l’eau pure qui fait du dĂ©gĂąt, c’est l’eau chargĂ©e de terre. Sans eau pas de plantes L’augmentation de l’ariditĂ© entraĂźne des changements systĂ©miques et abrupts de multiples attributs des Ă©cosystĂšmes. Ces changements se produisent de maniĂšre sĂ©quentielle en trois phases caractĂ©risĂ©es par des diminutions abruptes de la prĂ©sence et de la productivitĂ© des plantes, de la fertilitĂ© des sols, de la couverture vĂ©gĂ©tale et de la richesse des plantes Ă  des valeurs d’ariditĂ© de 0,54, 0,7 et 0,8, respectivement. Plus de 20 % de la surface terrestre devrait franchir un ou plusieurs de ces seuils dan les prochaines dĂ©cennies, ce qui appelle des actions immĂ©diates pour minimiser les impacts nĂ©gatifs de l’aridification sur les services Ă©cosystĂ©miques essentiels pour les plus de deux milliards de personnes vivant dans les zones arides. Quand l’humiditĂ© diminue, la climatisation de l’écosystĂšme diminue et il y a de plus en plus de soleil Plus le sol devient nu, plus de lumiĂšre se reflĂšte, on dit que l’effet d’albĂ©do augmente. L’effet d’albĂ©do est le pouvoir rĂ©flĂ©chissant d’une surface. Tout corps rĂ©flĂ©chit une partie de l’énergie solaire qu’il reçoit. Plus un corps est clair et plus il est rĂ©flĂ©chissant son albĂ©do est fort. À l’inverse, un corps sombre absorbe davantage les rayons du Soleil son albĂ©do est faible. Lorsque cet effet est fort, non seulement le soleil chauffe la terre mais l’air se rĂ©chauffe plus vite et le sol se rĂ©chauffe une deuxiĂšme fois. L’absence de vĂ©gĂ©tation entraĂźne une rĂ©troaction positive pour le soleil mais nĂ©gative pour nous, ce qui fait fait que le manque de vĂ©gĂ©tation va faire inexorablement Ă©voluer le milieu vers le dĂ©sert. Plus on est dans un milieu aride, plus les microorganismes pathogĂšnes prospĂšrent, tandis que plus le milieu est humide, plus les microorganismes symbiotiques dominent et produisent plus d’azote et de carbone. La bonne nouvelle de cette Ă©tude est que l’évolution vers la dĂ©sertification est rĂ©versible si on revĂ©gĂ©talise, si on plante des arbres et s’il y a production d’humus. Le cycle de l’eau peut alors ĂȘtre remis en Ɠuvre lĂ  oĂč l’eau avait disparu. Quand arroser et fertiliser affaibli les plantes En maraĂźchage, l’eau est considĂ©rĂ©e comme un intrant comme un autre, au mĂȘme titre que les fertilisants. Les lĂ©gumes sont arrosĂ©s rĂ©guliĂšrement et, du fait de cette attention quotidienne, ils dĂ©veloppent assez peu leur capacitĂ© Ă  explorer profondĂ©ment le sol avec leurs racines. Les plantes qui sont sous assistance hydrique ont une faible capacitĂ© Ă  rĂ©sister Ă  des stress hydriques et aux chocs climatiques et il faut en consĂ©quence les arroser trĂšs rĂ©guliĂšrement pour pouvoir les tenir. DĂšs que cette assistance est interrompue, les plantes flĂ©trissent trĂšs vite. De plus, en fertilisant avec des engrais, on empĂȘche le dĂ©veloppement des mycorhizes et donc la possibilitĂ© d’une exploration ample du sol et de ses ressources hydriques comme de ses ressources en nutriments acides aminĂ©s oligo-Ă©lĂ©ments ». Arthur Buresi Le maraĂźcher atypique Pascal Poot a montrĂ© qu’il possible de recrĂ©er des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales cultivĂ©es rĂ©sistantes aux maladies et tolĂ©rantes au stress hydrique en les dĂ©shabituant de la surprotection coutumiĂšre en maraĂźchage conventionnelle. Comment se passe le stockage de l’eau dans le sol ? RĂ©seau mycĂ©lien d’un champignon mycorhizien en symbiose avec les racines d’un pin maritime Les bactĂ©ries, les champignons sont des rĂ©serves d’eau biologique qui est disponible pour les plantes. L’eau non biologique, elle, est stockĂ©e dans les pores du sol, et plus prĂ©cisĂ©ment dans les mĂ©sopores et micropores. Les canaux les plus gros, comme ceux des vers de terre par exemple, sont des canaux de drainage par lesquels l’eau s’écoule pour qu’il n’y ait pas d’excĂšs ni d’hydromorphie. L’essentiel de l’eau est stockĂ© dans les plus petits canaux du sol. Or ces petits canaux qui conservent l’eau ne sont créés que par la biologie, par les bactĂ©ries, les amibes, les mycorhizes et les racines les plus fines des plantes. Cette microporositĂ© ne peut ĂȘtre créée mĂ©caniquement avec des outils. Seules la microfaune et la microflore du sol sont capables de composer l’architecture fractale de cette microporositĂ© qui colle et stocke l’eau contre les parois des pores sous forme de films. Donc si on veut disposer d’un sol Ă©ponge » riche en eau, il faut favoriser la vie du sol. C’est lĂ  que le cycle de l’eau et le cycle du carbone sont liĂ©s car les microorganismes maintiennent l’architecture du sol avec des matĂ©riaux carbonĂ©s que les plantes relĂąchent dans le sol. Ainsi en rĂ©sumĂ©, si on veut un avoir un sol qui a une grande capacitĂ© Ă  retenir de l’eau, il faut maximiser la production de photosynthĂšse pour nourrir beaucoup de microorganismes qui eux-mĂȘmes vont crĂ©er de l’espace pour stocker l’eau. Les sols couverts stockent jusqu’à cinq fois plus d’eau en plus tout en drainant mieux l’eau si on a un profil diversifiĂ© d’enracinement des plantes avec des racines trĂšs profondes. Profil racinaire d’une prairie Dans la prairie naturelle des grandes plaines des États-Unis, les racines des plantes descendent jusqu’à six mĂštres de profondeur ce qui fait qu’elles disposent d’une rĂ©serve d’eau utile considĂ©rable et peuvent gĂ©rer sans difficultĂ© les cycles de sĂ©cheresse et pluies de trois ans en fournissant un volant trĂšs important de matiĂšres carbonĂ©es liquides sous forme d’exsudats racinaires aux microorganismes du sol » Arthur Buresi Toutes les plantes n’ont pas la mĂȘme capacitĂ© Ă  stocker l’eau, les arbres rĂ©sineux stockent moins que les arbres feuillus. Le mĂ©lilot est une plante extraordinaire pour stoker l’eau dans un sol sableux. Brachiaria ruziziensis Ă©galement connue sous le nom de Congo grass », espĂšce de graminĂ©es d’Afrique tropicale du genre Brachiaria est autre une plante extraordinaire pour sa capacitĂ© Ă  dĂ©velopper un enracinement profond, le lupin qualifiĂ© de marteau piqueur vĂ©gĂ©tal, le sorgho, l’éleusine
 sont d’autres. L’irrigation par l’eau des nappes phrĂ©atiques n’est pas la solution Dans la nature, il ne tombe sur le sol que de l’eau de pluie qui est une eau distillĂ©e. L’irrigation Ă  partir d’eau de nappe chargĂ©e de minĂ©raux, de calcium, de sodium de magnĂ©sium selon les roches du sous-sol salinise le sol qui devient Ă  terme impropre Ă  la culture. On salinise Ă  l’heure actuelle huit millions d’hectares de terre par ans Ă  cause de l’irrigation. L’eau d’irrigation provenant des nappes phrĂ©atiques est un facteur de destruction des sols vivants d’autant plus important si elle sert Ă  arroser un sol chaud. Quand on met de l’eau sur un sol chaud, on provoque une minĂ©ralisation de la matiĂšre organique et on la fait disparaĂźtre. Dans les pays tropicaux, la nature se dĂ©fend bien, car elle a une vĂ©gĂ©tation extraordinairement puissante qui met la terre Ă  l’ombre et la protĂšge de la montĂ©e en tempĂ©rature et qui fait que la minĂ©ralisation est lente. Dans une forĂȘt Ă©quatoriale en bon Ă©tat, il fait Ă  l’ombre une tempĂ©rature une tempĂ©rature de 20 degrĂ©s. Mais dĂšs que l’on coupe une forĂȘt pour en faire un champ de soja la tempĂ©rature monte Ă  40, 45 degrĂ©s et les sols cuisent. Le pompage de l’eau de nappe Ă  d’autres effets effets dĂ©lĂ©tĂšres Le sur-pompage est massif et ayant doublĂ© ces derniĂšres annĂ©es, les nappes s’appauvrissent partout. Dans le nord de l’Inde, au Pendjab, l’une des grandes zones de production agricole en Asie, les paysans se dĂ©solent les nappes phrĂ©atiques, sans cesse soumises Ă  un pompage excessif, ont baissĂ© de 12, 18, voire 30 m en une gĂ©nĂ©ration. Au Bangladesh, on a tellement pompĂ© dans les nappes que des nouveaux polluants sont arrivĂ©s et l’eau s’est chargĂ© en arsenic et dans ce pays les contaminations sont chroniques et un dĂ©cĂšs sur cinq attribuable Ă  ces contaminations. Une nappe c’est de l’eau qui va s’infiltrer, se purifier et va rĂ©ussir Ă  alimenter la ressource superficielle Ă  cĂŽtĂ©. Quand tu prĂ©lĂšves dans la nappe, c’est la riviĂšre qui ne sera plus alimentĂ© derriĂšre. Le chĂąteau d’eau de la Californie, la Sierra Nevada, n’a plus une seule goutte d’eau qui traverse ses cours d’eau. Il n’y a plus rien dans les rĂ©seaux hydrographiques. Tous ces rĂ©seaux hydrographiques se rejoignent dans une Ă©norme vallĂ©e centrale oĂč tout a Ă©tĂ© construit pour faire de l’agriculture. L’Etat de Californie a Ă©tĂ© pensĂ© Ă  tous les niveaux pour nourrir l’assiette de l’AmĂ©ricain moyen 80% de son assiette est issu de la Californie les Ɠufs, le lait, la viande, les amandes, le raisin, les fruits
. Puisqu’il n’y a plus assez d’eau, on fore de plus en plus loin, de plus en plus profond. Certains petits propriĂ©taires terriens n’ont plus du tout d’eau, parce que plus vous forez loin, plus ceux qui ont un petit pompage avec un systĂšme non-industrialisĂ© n’ont plus accĂšs Ă  ce niveau de la nappe. Tout cela gĂ©nĂšre des Ă©tats catastrophiques on a carrĂ©ment des routes qui s’affaissent, de 30cm par an en ce moment, parce qu’on soutire beaucoup trop dans les nappes et qu’il n’y a aucune limitation Ă  l’agriculture. » Emma Haziza Hydrologue La problĂ©matique du manque et de l’excĂšs d’eau doivent ĂȘtre traitĂ©es conjointement Une des caractĂ©ristiques majeures du dĂ©rĂšglement climatique en cours est la frĂ©quence de plu en plus Ă©levĂ©e de phĂ©nomĂšnes extrĂȘmes et l’alternance de pĂ©riode de sĂ©cheresse et d’inondation. Si l’ariditĂ© est un problĂšme, l’excĂšs d’eau en est un autre. Un sol hydromorphe, saturĂ©e ne permet le dĂ©veloppement que de trĂšs peu de plantes. Une caractĂ©ristique nouvelle du contexte actuel, est que l’on constate dans certaines rĂ©gion la prĂ©sences simultanĂ©e de plantes bio-indicatrices de l’ariditĂ© et de l’hydromorphie L’eau est-elle la grande oubliĂ©e de l’analyse du changement climatique et de ses effets ? Selon l’hydrologue Emma Haziza, l’eau est un facteur essentiel nĂ©gligĂ© dans l’analyse des bouleversements climatique en cours On pense climat en regardant la tĂȘte en haut et il faut penser climat en regardant en bas. Le sol est essentiel, on n’a plus de matiĂšre organique dans nos sols, on les a mis Ă  nu pour avoir des engins puissants. Non seulement ce sont des sols vulnĂ©rables aux sĂ©cheresses mais aussi aux inondations car toutes les matiĂšres en suspensions partent lors des pluies et se dĂ©versent en aval. Le sol est essentiel, or on est capable de faire du sol qui conserve l’eau et on l’oublie. Mais je rappelle que le premier gaz Ă  effet de serre au monde, c’est l’eau c’est ce qui permet Ă  la Terre de ne pas ressembler Ă  la Lune et donc Ă  l’humain de survivre. la vapeur d’eau contribue pour 60% Ă  l’effet de serre planĂ©taire, contribution qui monte jusqu’à 90% si l’on considĂšre aussi les nuages. Le cycle de l’eau est essentiel. J’ai l’impression qu’on regarde trop ailleurs et qu’on se trompe complĂštement de dĂ©bat. Il faut regarder l’ensemble, il faut regarder oĂč sont les vrais problĂšmes et prendre des vraies dĂ©cisions, parce que c’est urgent. On est en train de changer de systĂšme. Ce qu’il nous manque, c’est l’audace ». Emma Haziza, Entretien avec Julien Devaureix Emission Sismique Emma Haziza n’est pas la seule scientifique Ă  soutenir que l’eau et ses cycles sont les paramĂštres oubliĂ©s de la rĂ©flexion sur le changement climatique. Ce constat est partagĂ© par bon nombre d’hydrologues. En 2007, l’hydrologue slovaque Michal Kravčík et ses collĂšgues Jan PokornĂœ, Ing. Juraj Kohutiar, Ing. Martin KovĂĄ et Eugen TĂłth, ont publiĂ© un essai stimulant intitulĂ© Water for the Recovery of Climate - A New Water Paradigm », qui est un plaidoyer pour réévaluer le rĂŽle de la perturbation des cycles de l’eau dans les bouleversements climatiques en cours qui menace les formes de vie actuelles. Ces chercheurs promeuvent un changement de regard et de relation Ă  l’eau. Pour Michal Kravčík et ses collĂšgues, le paradigme actuel de l’eau qu’ils appellent malicieusement le paradigme ancien », ne permet pas de formuler correctement les problĂšmes liĂ©s Ă  circulation de l’eau dans le monde. Penser et agir en restant dans le paradigme qui a gĂ©nĂ©rĂ© les difficultĂ©s auxquelles l’humanitĂ© est confrontĂ©e – augmentation des tempĂ©ratures locales et globales, recrudescence des Ă©pisodes extrĂȘmes d’inondations, sĂ©cheresses, dĂ©sertification... – ne saurait leur apporter de solutions valables. Ce faisant, ces hydrologues reprennent la maxime prĂȘtĂ©e Ă  Albert Einstein Nous ne pouvons pas rĂ©soudre nos problĂšmes avec la mĂȘme pensĂ©e que nous avions quand nous les avons créés. » Une approche plus sensible que celle de la pure maĂźtrise est nĂ©cessaire. Les limites et les Ă©checs et plus largement l’illusion de la maĂźtrise de l’eau implique de construire un nouvelle relation Ă  l’eau et de formuler un nouveau paradigme de l’eau pour offrir des solutions durables Ă  certaines des questions brĂ»lantes relatives aux ressources en eau et Ă  la circulation de l’eau. Il s’agit de relier des connaissances anciennes et plus rĂ©centes et d’en tirer les consĂ©quences logiques. » Pour le groupe de chercheurs qui promeut ce nouveau paradigme, la perturbation des cycles de l’eau pourrait mĂȘme ĂȘtre un facteur de perturbation climatique plus important que l’augmentation de la teneur de l’atmosphĂšre en dioxyde de carbone CO2, mĂ©thane CH4, protoxyde d’azote N2O, hydrofluorocarbones... prĂ©sentĂ©s comme les principaux gaz Ă  effet de serre. De fait, l’importance de l’eau en matiĂšre de rĂ©gulation climatique1 est mĂ©connue, incomprise et peu mĂ©diatisĂ©e. Or, non seulement, l’eau sous forme de vapeur est de loin le premier gaz Ă  effet de serre qui est d’abord un effet protecteur, mais l’eau est en mĂȘme temps la principale substance refroidissante et climatisante du systĂšme terre. Il est donc pour le moins Ă©tonnant que la fonction des cycles de l’eau dans l’équilibre climatique et les consĂ©quences de leur perturbation par les activitĂ©s humaines soient si peu pris en compte dans les rapports du GIEC. Étant donnĂ© que la circulation de l’eau est trĂšs dynamique et complexe, l’eau qui est pourtant quantitativement le principal gaz Ă  effet de serre a cependant Ă©tĂ© fortement nĂ©gligĂ©e dans ces modĂšles [du GIEC]. L’eau est considĂ©rĂ©e comme un composant stable de l’atmosphĂšre. Les causes des changements dans le rĂ©gime hydrique d’un pays sont difficiles Ă  dĂ©montrer sans Ă©quivoque, car elles impliquent un complexe d’innombrables processus mutuellement liĂ©s. [
] De nombreux scientifiques eux-mĂȘmes, dans de nombreux ouvrages, suggĂšrent que les liens entre l’hydrosphĂšre ou les modifications des cycles hydrologiques et les changements climatiques sont importants, mais disent aussi que ces phĂ©nomĂšnes n’ont pas Ă©tĂ© suffisamment Ă©tudiĂ© jusqu’à prĂ©sent. » Michal KravcĂ­k & al, 2007, Water for the Recovery of the Climate, A New Water Paradigm Avec d’autres gaz produits par l’homme, comme le mĂ©thane, le dioxyde de carbone a mauvaise presse depuis de nombreuses annĂ©es et est uniformĂ©ment citĂ© comme la cause principale de l’effet de serre. C’est tout simplement faux. Si l’augmentation du dioxyde de carbone peut ĂȘtre Ă  l’origine d’un effet de serre accru, et donc du rĂ©chauffement climatique, le rĂŽle de la molĂ©cule la plus vitale de notre atmosphĂšre - l’eau - est rarement Ă©voquĂ©. En effet, l’eau est Ă  peine mentionnĂ©e dans les centaines de pages du rapport 2001 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat » Ahilleas Maurellis and Jonathan Tennyson, 2003, “Climatic Effects of Water Vapour L’attention des chercheurs associĂ©s au GIEC s’est en fait jusqu’à prĂ©sent concentrĂ©e sur l’impact des changements climatiques sur le cycle de l’eau et sur la crise de l’eau » qui en rĂ©sulte, mais le rĂŽle de la perturbation du cycle de l’eau comme agent du changement climatique n’a pas Ă©tĂ© posĂ©e. Le Document technique VI du GIEC, publiĂ© en 2007 intitulĂ© Le changement climatique et L’eau » mentionne est introduit par le constat suivant Le rĂ©chauffement observĂ© pendant plusieurs dĂ©cennies a Ă©tĂ© reliĂ© aux changements survenus dans le cycle hydrologique Ă  grande Ă©chelle, notamment l’augmentation de la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphĂšre, la modification de la configuration, de l’intensitĂ© et des extrĂȘmes des prĂ©cipitations, la diminution de la couverture neigeuse et la fonte des glaces accrue, ainsi que la modification de l’humiditĂ© du sol et du ruissellement. » Les rapporteurs de cette synthĂšse notent donc la corrĂ©lation Ă©troite entre entre changement climatique et perturbation des cycles hydrologiques. Mais tout le dĂ©veloppement du rapport consiste Ă  Ă©numĂ©rer les consĂ©quences catastrophique du rĂ©chauffement global sur les ressource en eaux et le rĂ©gime des pluies, et la recrudescence d’épisodes extrĂȘmes de sĂ©cheresses et d’inondations. Le document est conclus par le constat de la pauvretĂ© des moyens consacrĂ©s Ă  la problĂ©matique de l’eau dans un contexte oĂč la disponibilitĂ© de cette ressource vitale est menacĂ©e. Il existe des lacunes en termes d’observation et de besoins de recherche liĂ©s au changement climatique et Ă  l’eau. Les donnĂ©es d’observation et l’accĂšs aux donnĂ©es sont des conditions prĂ©alables Ă  la gestion adaptative, et pourtant bien des rĂ©seaux d’observation sont en voie de disparition. Il est nĂ©cessaire d’approfondir la comprĂ©hension et d’amĂ©liorer la modĂ©lisation des changements climatiques liĂ©s au cycle hydrologique Ă  des Ă©chelles pertinentes pour une prise de dĂ©cision. Les informations relatives aux incidences du changement climatique sur l’eau ne sont pas appropriĂ©es, surtout en ce qui concerne la qualitĂ© de l’eau, les Ă©cosystĂšmes aquatiques et les eaux souterraines, notamment dans leurs dimensions socioĂ©conomiques. Pour finir, les outils actuels ne sont pas adaptĂ©s Ă  une Ă©valuation intĂ©grĂ©e des possibilitĂ©s d’adaptation et d’attĂ©nuation dans les multiples secteurs qui dĂ©pendent de l’eau. » Plus rĂ©cemment, le 28 fĂ©vrier 2022, le deuxiĂšme volet de son rapport, sur l’étude des impacts, de l’adaptation et de la vulnĂ©rabilitĂ© au changement climatique, le GIEC, a dĂ©diĂ© un chapitre aux menaces qui planent sur les Ă©cosystĂšmes hydrologiques et sur les mesures urgentes d’adaptation Ă  ces perturbations du cycle de l’eau. LĂ  encore la problĂ©matique de l’eau est traitĂ©e comme une consĂ©quence des perturbations climatique qui implique des mesures d’adaptation. Les fonctions climatique de l’eau ne sont pas abordĂ©es. On est loin du nouveau paradigme de l’eau » souhaitĂ© par les hydrologues. Cet Ă©tat de fait, en partie due Ă  la domination des climatologues au sein du GIEC et Ă  la faible reprĂ©sentation des experts de l’hydrosphĂšre parmi les scientifiques de ce groupe. Il est aussi liĂ© Ă  la complexitĂ© du phĂ©nomĂšne. De nombreux aspects de la molĂ©cule d’eau, apparemment simple, font qu’il est difficile de modĂ©liser son effet sur notre climat. Contrairement Ă  la plupart des autres gaz atmosphĂ©riques, la distribution de l’eau dans l’atmosphĂšre varie fortement en fonction du temps, du lieu et de l’altitude. L’eau est Ă©galement unique parmi les molĂ©cules atmosphĂ©riques car elle change de phase aux tempĂ©ratures terrestres. Cela signifie qu’elle peut transfĂ©rer de l’énergie de sa forme gelĂ©e aux pĂŽles Ă  ses formes liquide et gazeuse dans l’atmosphĂšre. » Ahilleas Maurellis and Jonathan Tennyson, 2003, “Climatic Effects of Water Vapour Il faut en tout cas espĂ©rer que la thĂ©orie qui Ă©rige le CO2 comme le principal agent du rĂ©chauffement climatique, n’est pas le fait de scientifiques qui Ă  l’instar de l’ivrogne cherche ses clĂ©s au pied du rĂ©verbĂšre, non parce qu’il les a perdues Ă  cet endroit, mais parce qu’ici du moins, il y a de la lumiĂšre pour chercher. Ce serait pour le moins dommageable, sinon catastrophique, si les objectifs de rĂ©duction de la concentration de CO2 que le GIEC met en pleine lumiĂšre ne sont pas ceux qui importent vraiment pour atteindre l’objectif de stabiliser l’effet de serre Ă  un niveau compatible avec l’épanouissement de la vie sur terre. Nous n’aurons aucune chance de comprendre pourquoi le fait de les avoir atteints ne rĂ©sout nullement le problĂšme initial, si tant est qu’il y ait encore des humains pour poser cette question. Impacts modes d’occupation et de gestion des sols sur le rĂ©chauffement climatique » Pour les concepteurs du nouveau paradigme de l’eau, et d’autres experts de l’hydrologie l’impact de la mise Ă  nu, du drainage et de l’artificialisation des sols est pire que celui des gaz Ă  effet de serre ». L’une des mesures de l’impact de l’augmentation des concentrations de gaz Ă  effet de serre est ce que l’on appelle l’effet de rayonnement, qui exprime une modification de l’équilibre entre le rayonnement entrant dans le systĂšme de l’atmosphĂšre terrestre et le rayonnement sortant de ce systĂšme. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’industrialisation mondiale a provoquĂ©, par rapport Ă  la pĂ©riode prĂ©industrielle, un rĂ©chauffement avec des effets de rayonnement Ă©gaux Ă  1,6 Wm2. Cela signifie qu’en moyenne, il tombe environ 1,6 Wm2 d’énergie en plus par mĂštre carrĂ© de surface terrestre qu’en 1750 Par rapport Ă  cette valeur, l’impact de la gestion de l’eau d’un pays sur ses conditions climatiques est au moins au niveau local, sensiblement plus important. » Michal KravcĂ­k & al, 2007, Water for the Recovery of the Climate, A New Water Paradigm Fondamentalement, le changement climatique est causĂ© par la dĂ©forestation, la dĂ©sertification et l’urbanisation continues de la planĂšte. [...] Nos modes d’utilisation intensive des terres provoquent l’assĂšchement de la planĂšte3. La corrĂ©lation entre les tempĂ©ratures mondiales et le CO2 atmosphĂ©rique est en fait une corrĂ©lation entre la vĂ©gĂ©tation et l’évapotranspiration, qui est le plus gros consommateur d’énergie de la planĂšte. [
] Une rĂ©duction de l’évapotranspiration entraĂźne la conversion du rayonnement solaire global Ă  ondes courtes en Ă©missions Ă  ondes longues et en chaleur sensible. [...] La plus grande transformation d’énergie au niveau mondial est le processus d’évaporation-cond
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