Letrain de la vie – Jean d’Ormesson Un poème magnifique de Jean d'Ormesson, qui donne du sens à la vie, aux rencontres, au pardonUne invitation à vivre
DISPARITION - Cela faisait partie de son charme, de sa grande élégance. Le romancier et académicien français qui vient de s'éteindre à l'âge de 92 ans avait un sens aiguisé de la formule. Avec nous avons sélectionné ses plus belles travers sa quarantaine de livres et ses très nombreuses interviews, Jean d'Ormesson laisse à la postérité des réflexions qui sont autant de maximes ou d'aphorismes dont il avait le secret. À la manière des grands moralistes du XVIIe siècle comme La Bruyère et La Rochefoucauld, il a parsemé son œuvre d'une foule de pensées aussi fines qu'intelligentes. À l'occasion de sa disparition, Le Figaro et vous en proposent une sélection.» LIRE AUSSI - Interviews, livres, archives, hommages... Notre dossier sur Jean d'OrmessonÀ la vie, à la mortJ'ai beaucoup ri. J'ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n'est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle»C'était bien, éd. Gallimard, 2003C'est quand il y a quelque chose au-dessus de la vie que la vie devient belle.»Toute mort est un mystère parce que toute vie est un mystère.»Voyez comme on danse, éd. Robert Laffont, 2001Personne ne sait jamais ce qu'on gagne avec une naissance. On n'y gagne que des espérances, des illusions et des rêves. Il faut attendre la mort pour savoir enfin ce qu'on perd.»Le vagabond qui passe sous une ombrelle trouée, éd. Gallimard, 1981J'ai peur de mourir pendant son quinquennat. La pensée que Hollande puisse me rendre hommage me terrifie.»Sur RTL, au micro d'Yves Calvi, le 26 novembre 2014» LIRE AUSSI - Jean d'Ormesson cinq grands livres dans le parcours d'un immortelÀ DieuJ'ai aimé Dieu, qui n'est rien aux yeux des hommes qui ne sont rien. Je n'ai détesté ni les hommes ni les femmes. Et j'ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous.»Comme un chant d'espérance, éd. Héloïse d'OrmessonJe trouve que si Dieu n'existe pas, la vie est une farce tellement tragique qu'il faut espérer à tout prix qu'Il existe.»Dans Le Figaro Magazine, 2 janvier 2015Dans une éternité et un infini qui sont fermés à jamais aux êtres dans le temps, Dieu est le nom le plus commode pour le néant et pour le tout.»Presque rien sur presque tout, éd. Gallimard, 1997La science, la morale, l'histoire se passent très bien de Dieu. Ce sont les hommes qui ne s'en passent pas.»Dieu, sa vie, son œuvre, éd. Gallimard, 1980 C'est ça qui me fait peur dans le bonheur l'usure, la lassitude, l'effilochage »L'Amour est un plaisirUne autre idée du bonheurJe crois que si je passe pour l'écrivain du bonheur, c'est parce que je pense qu'il faut être heureux en dépit de tout le reste.»Dans Le Figaro Magazine, 2 janvier 2015C'est ça qui me fait peur dans le bonheur l'usure, la lassitude, l'effilochage.»L'Amour est un plaisir, éd. Pocket, 1991Tout le bonheur du monde est dans l'inattendu.»Dans Libération, le 23 décembre 2000L'amourL'amour qui m'émerveille c'est l'amour cynique ou l'amour triste - je vois dans l'un et dans l'autre ce désespoir subtil qui refuse les bêtises, les servitudes, les hontes d'une satisfaction arrêtée. Je crois que l'avenir de l'amour n'appartient ni aux fats ni aux benêts, mais aux salops et aux fous.»L'argentL'argent tombe sur le monde, comme une vérole sur le pauvre peuple, bien après la pensée, bien après l'émotion, le cri, le rire, la parole, et après l'écriture.»Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit, éd. Robert Laffont, 2013On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence. La censure, aujourd'hui, est vomie par tout le monde. Et, en effet, ce ne sont pas les livres d'adversaires, ce ne sont pas les idées séditieuses que l'on condamne au bûcher de l'oubli ce sont tous les livres et toutes les idées. Et pourquoi les condamne-t-on? Pour la raison la plus simple parce qu'ils n'attirent pas assez de public, parce qu'ils n'entraînent pas assez de publicité, parce qu'ils ne rapportent pas assez d'argent. La dictature de l'audimat, c'est la dictature de l'argent. C'est l'argent contre la culture.»Le Figaro, 10 décembre 1992 Pouah ! Je n'écris pas pour faire joli ni pour défendre quoi que ce soit. J'écris pour y voir un peu plus clair »Qu'ai-je donc fait ?La beautéLa beauté est un mystère en pleine lumière»Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit, éd. Robert Laffont, 2013L'écritureJe n'écris, pour ma part, ni un roman ni des Mémoires. J'essaie de comprendre le peu que j'ai fait et comment tout cela s'est emmanché. Je n'écris pas pour passer le temps ni pour donner des leçons. Je n'écris pas pour faire le malin ni pour ouvrir, comme ils disent, des voies nouvelles à la littérature. Pouah! Je n'écris pas pour faire joli ni pour défendre quoi que ce soit. J'écris pour y voir un peu plus clair et pour ne pas mourir de honte sous les sables de l'oubli.»Qu'ai-je donc fait?, éd. Robert Laffont, 2008La sagesseNe cherchez pas à être sage à tout prix. La folie est aussi une sagesse. Et la sagesse, une folie.»C'était bien, éd. Gallimard, 2003Retrouvez ici toutes les citations de Jean d'Ormesson.
Discoursde réception de Jean d'Ormesson, le 6 juin 1974. Discours prononcé à l’occasion de l’inauguration de la plaque apposée sur la demeure d'Henry de Montherlant, le 21 avril 1975. Réponse au discours de réception de Marguerite Yourcenar, le 22 janvier 1981. Réponse au discours de réception de Michel Mohrt, le 27 février 1986 View Comments 4 J’ai perdu ma Maman il y a 70 ans. J’avais 9 ans… Sa photo est à côté de mon lit. Je pense toujours à elle. Je me demande ce que nous aurions vécu si elle était restée auprès de moi. La cicatrice est indélébile Répondre c’est vraiment triste de perdre un de ses parents ! moi j’ai perdu mon père il y a un an je n’oublie pas on se souhaite bon courage ! et bon courage à vous ! Répondre J’ai perdu mon papa il y a 25 ans. J’avais 16 ans. Mais je ressens toujours la même douleur comme si c’était tout récent. Je me pose aussi la même question, ce que nous aurions vécu, ce qu’il aurait pu me conseiller dans certaines situations… Bref, un vide si grand que personne n’a jamais su combler. Répondre À quelques jours du décès de mon père je lui ai dit, ça va être long sans toi, il a acquiescé. Et puis avant de partir, il m’a fait un clin d’œil, cute! Répondre Leave a Reply Letrain de la vie de Jean d’Ormesson. À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Dimanche 26 mars, France 2 diffuse à 20h55 Les Saveurs du Palais avec Jean d'Ormesson. L'occasion de s'intéresser à la discrète épouse du sémillant académicien de 91 ans..."Il n'y a rien d'autre que les femmes, disait Jean d'Ormesson en avril 2015, à Gala. La mienne est merveilleuse, elle a été formidable pendant ma maladie un cancer, qui l'a affecté en 2013, ndr. Elle n'est jamais sur le devant de la scène, et a toujours été d'une grande patience."Cousine de Louis MalleIl est un fait que Françoise Béghin est d'une discrétion remarquable. Épouse du plus célèbre des académiciens français depuis 1962, elle se tient volontairement en retrait, laissant son mari briller seul dans les médias. Cette compagne au long cours est pourtant issue d'une lignée toute aussi illustre que celle du comte d'Ormesson. Lorsque Jean, âgé de 37 ans, l'épouse en octobre 1962, Françoise est déjà enceinte de leur fille Héloïse. Ce qui, dans leur milieu, mi-aristocratique mi-bourgeois, est assez peu commun. Née en 1938, la jeune femme est la troisième et dernière fille de Simone de Lenzbourg et de Ferdinand Béghin. Lequel, industriel, magnat de la presse et de l'édition, est avant tout l'héritier d'une célèbre dynastie sucrière qui en fait l'une des grandes fortunes de France. Parmi les neveux de Ferdinand -et donc cousin germain de Françoise- on trouve également un artiste le cinéaste Louis en... de Funès !Il n'empêche l'épouse de Jean d'Ormesson n'aime pas l'exposition publique. "Ma mère est très effacée, concède Héloïse à l'Express. Ça lui convient à elle et ça lui convient très bien à lui. L'autorité n'est pas son domaine. Ma mère fixait les limites à sa place." De sa propre mère, Simone de Lenzbourg, de nationalité suisse et morte en 1966, Françoise a hérité avec les siens d'une maison de famille au bord du lac de Morat, où l'écrivain aime à travailler sur ses livres, dans la sérénité. "On s'y retrouvait pendant les vacances d'été, avec le patriarche, poursuit Héloïse d'Ormesson. Et là, mon père faisait son Louis de Funès il s'enroulait une serviette autour du nez..." Lui qui écrit à la main trouve dans ce lieu, et auprès de son épouse, un côté "hors du temps" qui lui plaît infiniment. Le temps n'est-il pas d'ailleurs le thème essentiel de l'œuvre de Jean d''O' ? Celui-là même qui lui a permis de traverser le demi-siècle passé auprès de Françoise, sa discrète mais capitale moitié...Diaporama Sandric Vasseur Inscrivez-vous à la Newsletter de pour recevoir gratuitement les dernières actualités © Bestimage 2/5 - Jean d'Ormesson et sa femme, Françoise Béghin, le 28 mai 2015, à l'Académie Française. © Bestimage 3/5 - Héloïse d'Ormesson est la fille unique de Jean 'D'O'. Voici l'éditrice, en 2011. © Bestimage 4/5 - Jean d'Ormesson se montre rarement en famille. Par pudeur et parce qu'il sait séparer la sphère publique, où il brille de mille feux, et la vie privée... qu'il garde bien privée ! Le voici, toutefois, avec son épouse Françoise Béghin, lors de l'Inauguration de la Fondation Louis Vuitton à Paris, le 20 octobre 2014. © Bestimage 5/5 - Jean d'Ormesson et sa femme Françoise Béghin, lors de l'Inauguration de la Fondation Louis Vuitton à Paris, le 20 octobre 2014.
Lacitation la plus courte sur « train de vie » est : « On a les vices que son train de vie permet. » ( Jean Basile ). Quelle est la citation la plus belle sur « train de vie » ? La citation la plus belle sur « train de vie » est : « J'ai adapté mon train de vie à mes exigences. Je ne suis pas obligé de travailler coûte que coûte.

“Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde.” Citation Jean d’Ormesson“Chacun est prisonnier de sa famille, de son milieu, de son métier, de son temps.” Citation Jean d’Ormesson“La naissance est le lieu de l’inégalité. L’égalité prend sa revanche avec l’approche de la mort.” Citation Jean d’Ormesson“N’existent que les êtres dans l’espace et le temps. Dieu n’existe pas puisqu’il est éternel.” Citation Jean d’Ormesson“Rien n’est plus proche de l’absolu qu’un amour en train de naître.” Citation Jean d’Ormesson“De part et d’autre de votre présent si fragile, le passé et l’avenir sont des monstres assoiffés de temps.” Citation Jean d’Ormesson“Un livre qui passe à la télévision est un livre menacé, parce que la télévision transforme le livre en spectacle.” Citation Jean d’Ormesson“Je trouve que si Dieu n’existe pas, la vie est une farce tellement tragique qu’il faut espérer à tout prix qu’Il existe.” Citation Jean d’OrmessonJean d’Ormesson – citations“Tout le problème est de s’élever, de se distinguer, sans se séparer des autres hommes.” Citation Jean d’Ormesson“Si nous sommes livrés à nos propres forces, il y a toutes les raisons d’être pessimiste. Mais si on croit à des forces supérieures à l’homme, alors on peut être optimiste.” Citation Jean d’Ormesson9 citations, maximes ou pensées au hasardLes dernières citations publiées

Nouspartageons avec vous ce sublime poème ‘le train de ma vie’ de Jean d’Ormesson que notre équipe de l’Optimisme, métaphore de Dans sa belle maison de Neuilly, une matinée de début de semaine. Elle se tient le plus souvent en retrait des médias. Elle parle pour parler de lui. ­Françoise et Jean d'Ormesson. Ils se sont mariés en 1962. Ils sont restés ensemble durant cinquante-cinq ans. Ils se sont souvent trompés, mais toujours aimés. Françoise d'Ormesson est assise à côté de moi, élégante, dans un canapé du rez-de-chaussée. "Ma fille et ma petite-fille me disent que je peux paraître hautaine et dure quand on ne me connaît pas. Je suis réservée, mais je ne suis pas dure." Elle parle de Jean d'Ormesson sans mièvrerie. L'académicien est mort le 5 ­décembre 2017 dans ses bras . Sa vie a changé. Elle a du mal à trouver le sommeil la nuit et le bonheur le jour. Il a été sa seule aussi - "C’était Jean", l’hommage à Jean d’Ormesson par son éditriceL'enfance "Ses deux uniques passions étaient les affaires et les femmes"Françoise d'Ormesson est l'une des trois filles de Ferdinand Béghin. Le patriarche autoritaire a été un célèbre industriel du sucre. Françoise est née entre Roselyne et Pascaline. "J'ai eu une enfance privilégiée sans être heureuse. Mon père était strict et ­sévère. Il était un grand capitaine d'industrie. Ses deux uniques passions étaient les affaires et les femmes. Ma mère a été malade jeune. Elle était souvent alitée. Je n'ai pas de souvenir de ma mère me prenant dans ses bras. J'étais très attachée à elle. Je me suis mariée la dernière. J'ai vécu avec ma mère jusqu'à l'âge de 24 ans. Elle est partie d'une crise cardiaque alors que j'avais 28 ans. J'étais en Suisse quand elle est morte chez elle. Je me suis précipitée, mais il était trop tard. Je n'ai pas pu être là, auprès d'elle."La vie de Jean "Il avait décidé que rien n'était tragique"De 1962 à 2017. Ils ont vécu ensemble durant cinquante-cinq ans. "Jean était la joie de vivre et la bonne humeur mêmes. Tout n'a pas été un chemin de roses durant notre mariage. Mais Jean avait décidé que rien n'était tragique. Il transformait les choses les plus graves en choses les plus légères. Il réussissait à vous faire honte de votre propre angoisse. Combien de fois l'ai-je entendu dire tout cela est ridicule, aucune importance, changeons de sujet. À chaque repas, il avait quelque chose d'amusant à me raconter. La vie avec lui était un rire continu. Nous parlions de tout, sauf de son travail d'écrivain en cours. Nous avions chacun notre caractère. Je suis déterminée et optimiste. Je ne suis pas indifférente."L'infidélité "La véritable fidélité est celle du coeur"Durant leur mariage, ils ont eu des liaisons amoureuses chacun de leur côté. "Je n'aurais pas pu vivre heureuse à ses côtés si j'avais pensé que la fidélité est le ciment du couple. La véritable fidélité est celle du coeur la complicité, la tendresse, le respect. La sexualité et les sentiments sont parfois deux choses divergentes. Durant nos cinquante-cinq années de ­mariage, l'infidélité n'a jamais été un ­problème au sein de notre couple. Il n'en parlait pas, je n'en parlais pas. Je suis devenue amie avec certaines des femmes qu'il a aimées parce qu'elles m'étaient sympathiques. Mes aventures étaient de simples distractions, quand il y avait des bas dans notre couple. La période où il a été directeur du Figaro a été la plus pénible. Jean était soudainement de mauvaise humeur. Il n'était pas fait pour être directeur. Il détestait donner des ordres et commander les autres. Il ne supportait pas les obligations et les contraintes. Il était d'ailleurs contre le mariage en tant qu'institution. Jean avait une passion pour sa fille, mais il ne s'en est jamais occupé. Je suis devenue plus libre à son contact."La vie quotidienne "Jean ne savait pas faire cuire un oeuf"Ils se sont aimés dans une alchimie souvent incompréhensible aux autres. "Jean savait que j'avais fait de sa vie un jardin à la française. Je lui ai rendu le quotidien agréable. Jean ne savait pas faire cuire un oeuf. Je me souviens d'un matin où je conduisais ma fille, Héloïse, à Levallois-­Perret. Elle passait son brevet. De son côté, Jean devait se rendre à l'Unesco à Bruxelles. Je lui ai dit 'Le plus simple est d'attraper le métro Porte-Maillot, de changer à Charles-de-Gaulle-Étoile, puis de prendre la direction de la gare du Nord. Tu en as pour moins de trente minutes.' Je suis allée conduire ­Héloïse et, à mon retour, j'ai retrouvé Jean devant la maison. Il était ivre de rage 'Tu ne m'avais pas dit que je devais changer de ticket à l'Étoile.' Jean avait raté son train et était revenu au point de départ. Nous nous disputions ­rarement, sauf quand je touchais à ses affaires. Il était désordonné alors que je suis ordonnée. Il ne fallait pas déplacer un seul de ses papiers. Avec lui, la maison était un réel foutoir."Le prix Jean d'Ormesson "La littérature a été sa grande passion"Le prix a été créé à la suite du décès de Jean d'Ormesson par la famille et les amis de l'académicien. Le jury, composé de gens qu'il aimait, sélectionne des ­romans qu'il aurait aimés. Françoise d'Ormesson en est la présidente. "François Nourissier a disparu de la mémoire collective. Je n'ai pas d'explication. Je ne pense pas que cela arrivera à Jean, mais je n'en sais rien. La littérature a été la grande passion de Jean. Il lisait essentiellement les classiques et beaucoup de poésie. Il aimait la philosophie et apprenait sans cesse des poèmes. Il lisait, relisait. Il s'intéressait peu à la littérature actuelle. Le dernier livre que je lui ai recommandé est Le Lambeau, de Philippe Lançon. Les derniers mois de sa vie, Jean avait appris par cœur un poème de Marguerite Yourcenar. Il le récitait sans arrêt."L'histoire d'amour "Jean n'a cessé de s'améliorer"Un roman magnifique. La Seule Histoire, de Julian Barnes, est en lice pour le prix Jean-d'Ormesson. L'auteur en est persuadé nous aurions un seul premier et véritable amour. Il déterminerait notre vie entière. Les autres relations ne pourraient se comprendre qu'en regard de ce premier amour. "Jean a été ma seule histoire. J'ai vu Jean changer au fil du temps. Il n'a cessé de s'améliorer, même physiquement. Sa voix est devenue plus posée et moins aiguë. Il a gagné en sérénité, même s'il n'a jamais été une nature angoissée. Je me souviens d'un dîner avec un ami psychiatre. Jean lui a demandé pouvez-vous m'expliquer ce qu'est l'angoisse? Je ne sais pas comment il était au plus profond de lui-même. Jean devait quand même connaître des moments de tourment. Je le voyais parfois déchirer, au bout d'une journée, tout ce qu'il avait écrit."La célébrité "Il était presque devenu une rock star"Jean d'Ormesson est devenu, peu à peu, une icône. "Dans les dernières années de sa vie, les médecins souhaitaient qu'il marche régulièrement. Nous allions nous promener ensemble, l'après-midi, dans le bois. Il était sans cesse arrêté pour un selfie, une signature, une interview, un conseil. Il était presque devenu une rock star. Jean était heureux de voir les nouvelles générations s'intéresser à lui. Il notait que le temps où les jeunes gens allaient vers lui pour lui dire 'ma grand-mère vous adore' était révolu. Les jeunes gens l'aimaient et le lisaient."L'indifférence "Il avait une grâce"Dans son Dictionnaire amoureux de Jean d'Ormesson Plon, Jean-Marie Rouart pointe chez l'académicien une faculté à être indifférent sans le montrer. Françoise d'Ormesson se rappelle surtout l'enchanteur. "Jean était indifférent dans le sens où il ne faisait pas d'effort avec les gens qui ne l'intéressaient pas. Il n'était pas un mondain. Il détestait sortir, il détestait la mondanité. On recevait régulièrement, mais un cercle restreint d'amis. Jean était comme un poisson dans l'eau dans tous les milieux. Il avait une grâce. Il savait mettre les gens à l'aise. Quand on était parmi une petite foule, je lui désignais une personne en lui disant elle ne t'aime pas. Au bout d'à peine cinq minutes, Jean ne pouvait s'empêcher de partir à sa conquête. Ils devenaient aussitôt les meilleurs amis du monde. Il séduisait tout le monde. Jean aimait réellement les femmes. Il avait aimé travailler avec des femmes à l'Unesco. La misogynie lui était totalement étrangère. Il ne pouvait même pas comprendre que l'on soit misogyne."La politique "Nicolas Sarkozy et Jean avaient un vrai lien amical"Françoise et Jean d'Ormesson ont toujours été liés à Nicolas Sarkozy. "Héloïse est plus à gauche que moi et moi je suis moins à droite que Jean. Nicolas et Jean avaient un vrai lien amical. Leur amitié est née de la littérature. ­Nicolas nous a invitées, Héloïse et moi, à déjeuner tout récemment. Durant le déjeuner, nous avons parlé exclusivement de littérature. Nicolas n'a parlé que de ses lectures. Les gens qui m'intéressent sont ceux qui sont les mêmes dans la vie privée et dans la vie publique. Il n'existait pas de décalage entre Jean en privé et Jean en public. En rentrant un jour de Brive en train, avec Héloïse, Jean a tenu à aller saluer le cheminot qui conduisait le train. Il aimait être aimé."L'écrivain du bonheur "La seule blessure de sa vie reste son père"Il a ­incarné en France, comme peu de romanciers, un certain bonheur de vivre. "La grande et seule blessure de sa vie reste son père. Jean est parti un temps avec l'épouse de son cousin germain. Son père est mort en pensant que son fils était un bon à rien. Le regard paternel a été déterminant dans la vie de Jean. L'Académie et Le Figaro ont aussi été là pour combler les espoirs que son père avait placés en lui. Jean n'éprouvait pas de culpabilité vis‑à-vis des autres, mais il en a éprouvé vis‑à-vis de son père. Jean n'a ­jamais cherché de figure paternelle, mais les autres ont souvent cherché une figure paternelle en lui."La vie sans Jean "Je serai aujourd'hui enchantée de disparaître"Françoise ­d'Ormesson ne cache pas, aujourd'hui, sa difficulté à vivre sans lui. "Ma fille, Héloïse, et ma petite-fille, ­Marie-Sarah, sont là. Mes amies sont présentes. J'ai essentiellement des amies femmes car je ne crois pas en l'amitié entre hommes et femmes. Il y en a toujours un qui est amoureux de l'autre. Je n'imagine pas un seul instant la vie que j'aurais pu avoir si je n'avais pas rencontré Jean. Je ne me ­demande pas ce que j'aurais fait en dehors de lui, mais je me demande ce que j'aurais fait sans lui. Il a été ma seule histoire. Depuis sa mort, la vie a cessé d'être légère. J'ai perdu, à un mois d'intervalle, ma sœur Pascaline et Jean. Depuis, je tiens, mais je tiens difficilement. Nous avons dispersé les cendres de Jean à Venise. Nous avons pris un bateau et sommes allés devant la douane de mer. Nous avons jeté un crayon et un bouquet de fleurs. J'y retourne demain. Je serais aujourd'hui totalement enchantée de disparaître. La vie sans Jean est morne. Je tente de la rendre douce pour Héloïse et ­Marie-Sarah. J'écoute des interviews de Jean. Je ne veux pas perdre sa voix. Je n'ai jamais envisagé sa mort, même lorsqu'il était malade. Mes derniers souvenirs heureux seront à jamais liés à lui. La foi est un réconfort, mais je m'interroge. Quand et comment vais-je retrouver Jean?"
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2juin 2018 - Le train de ma vie: « À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage
Nantais d'origine, Jean-Jacques Audubon 1785-1851 fut le pionnier américain par excellence. Célèbre pour son ouvrage illustré Les Oiseaux d'Amérique, il se donna pour projet d'identifier, de décrire et de peindre tous les oiseaux du continent nord-américain. Son originalité ? Tous les volatiles sont représentés non pas isolés sur la page, mais dans leur environnement, ou plutôt leur écosystème. Henri Gourdin est parti sur les traces d'Audubon et nous donne de sa vie et de son oeuvre un double éclairage le peintre des oiseaux est un représentant à la fois d'un certain romantisme d'inspiration français et du sentiment écologiste en train de naître. Est-ce si étonnant quand on sait, comme le résumait Jean d'Ormesson, que le romantisme, c'est l'introduction de la météorologie dans la littérature ? Dans cette narrative non fiction rédigée dans un style enlevé, fourmillant d'anecdotes et d'analyses percutantes, précieuses pour repenser notre rapport au vivant, le héros de la National Audubon Society apparaît dans toute sa vérité et sa complexité artiste et scientifique, peintre et écrivain, chasseur et amoureux de la nature...Auteur Gourdin HenriEditeur LE POMMIERDate de parution 20/04/2022Nombre de pages 358Dimensions x x savoir +Nantais d'origine, Jean-Jacques Audubon 1785-1851 fut le pionnier américain par excellence. Célèbre pour son ouvrage illustré Les Oiseaux d'Amérique, il se donna pour projet d'identifier, de décrire et de peindre tous les oiseaux du continent nord-américain. Son originalité ? Tous les volatiles sont représentés non pas isolés sur la page, mais dans leur environnement, ou plutôt leur écosystème. Henri Gourdin est parti sur les traces d'Audubon et nous donne de sa vie et de son oeuvre un double éclairage le peintre des oiseaux est un représentant à la fois d'un certain romantisme d'inspiration français et du sentiment écologiste en train de naître. Est-ce si étonnant quand on sait, comme le résumait Jean d'Ormesson, que le romantisme, c'est l'introduction de la météorologie dans la littérature ? Dans cette narrative non fiction rédigée dans un style enlevé, fourmillant d'anecdotes et d'analyses percutantes, précieuses pour repenser notre rapport au vivant, le héros de la National Audubon Society apparaît dans toute sa vérité et sa complexité artiste et scientifique, peintre et écrivain, chasseur et amoureux de la nature...Auteur Gourdin HenriEditeur LE POMMIERDate de parution 20/04/2022Nombre de pages 358Dimensions x x / EAN 2048f056-5597-47c5-865e-1a4b7f1644c4 / 9782746524712 DU TEMPS OU LES PINGOUINS ETAIENT NOMBREUX... . JEAN-JACQUES AUDUBON 1785-1851, Gourdin HenriIl n'y a pas encore d'avis pour ce produit. Livraison à domicileEstimée le 02/09/2022 2,99€ Pour les produits vendus par Auchan, votre commande est livrée à domicile par La Poste. Absent le jour de la livraison ? Vous recevez un email et/ou un SMS le jour de l'expédition vous permettant de confirmer la livraison le lendemain, ou de choisir une mise à disposition en bureau de poste ou Point Relais. 4lQAkD.
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